Un
jour David Foenkinos fait la connaissance de Charlotte Salomon, jeune peintre allemande morte en déportation.
C’est
pour lui un choc au point d’en devenir obsédé.
Ce
roman en est le résultat.
Un
roman où l’auteur s’invite pour expliquer ses choix, sa méthode, et son
admiration pour l’artiste.
Ce
qui frappe avant tout, c’est la manière dont est rédigé le roman.
Des
phrases courtes, pas de paragraphes.
Des
retours à la ligne à chaque phrase.
Cela
surprend au début, puis l’on s’y habitue.
Cela
donne du mouvement, du rythme à l’histoire.
En
revanche cela laisse le lecteur sur une certaine réserve.
Cela
le maintien à distance, le prive d’affect, l’empêche de s’éterniser, et d’éprouver.
David
Foenkinos c’est considérablement
documenté sur son héroïne.
Je
pense même qu’il a sans aucun doute cohabité de longues années avec elle.
Il
lui a fallu un certain nombre d’années avant de pouvoir concrétiser son livre.
S’il
comporte de réels atouts, s’il est écrit avec une certaine originalité assumée,
s’il met en lumière la maturation de l’artiste et ce qu’il lui a fallu comme
blessures intimes pour parvenir à s’exprimer, ce livre laisse néanmoins une petite
frustration.
Charlotte
aurait mérité plus de rondeur, plus de chaleur
dans l’évocation de son souvenir, de sa courte vie et de son triste
destin.
PS :
j’ai tenté de rédiger mon avis selon la méthode Foenkinos…pas toujours évident
de tenir des phrases en une seule ligne !!!
Charlotte, David Foenkinos
Gallimard,
Août 2014
220
pages
Prix Renaudot 2014
Goncourt des lycéens
2014
Finaliste du Prix du roman France Télévision 2014
4ème de couverture:
Ce
roman retrace la vie de Charlotte Salomon, artiste peintre morte à vingt-six
ans alors qu'elle était enceinte. Après une enfance à Berlin marquée par une
tragédie familiale, Charlotte est exclue progressivement par les nazis de
toutes les sphères de la société allemande. Elle vit une passion amoureuse
fondatrice, avant de devoir tout quitter pour se réfugier en France. Exilée,
elle entreprend la composition d'une oeuvre picturale autobiographique d'une
modernité fascinante. Se sachant en danger, elle confie ses dessins à son
médecin en lui disant : "C'est toute ma vie". Portrait saisissant
d'une femme exceptionnelle, évocation d'un destin tragique, Charlotte est aussi
le récit d'une quête. Celle d'un écrivain hanté par une artiste, et qui part à
sa recherche.
A propos de l’auteur:
Auteur
français né à Paris en Octobre 1974.
Après
des études de lettres à la Sorbonne, David Foenkinos, formé au jazz, devient
professeur de guitare.
Il
avoue une admiration sans bornes pour le roman Belle du Seigneur d'Albert
Cohen, ce qui l'amène à décliner régulièrement le thème de l'amour dans ses
œuvres littéraires. Il s'adonne principalement au roman. Ses œuvres sont
empreintes d'une légèreté à la fois loufoque et jubilatoire, et pleines
d'humour. Le lecteur fidèle notera par ailleurs l'apparition récurrente de deux
Polonais. L'auteur admet ne jamais (ou presque) puiser son inspiration dans son
vécu, sauf dans "Les Souvenirs", qui s'inspire de son hospitalisation
à 16 ans pour une maladie de la plèvre.
Après
avoir été attaché de presse dans l'édition, David Foenkinos parvient à publier
sur premier roman, "Inversion de l'idiotie", chez Gallimard. Il a
depuis publié plusieurs romans dont "Entre les oreilles", "Le
Potentiel érotique de ma femme", "En cas de bonheur" et
"Les cœurs autonomes".
"Le
Potentiel érotique de ma Femme" lui assura un certain succès commercial et
le prix Roger Nimier en 2004. A la rentrée littéraire 2007, il publie "Qui
se souvient de David Foenkinos ?" où il questionne justement l'arrêt
brutal de sa notoriété et la chute de ses ventes.
Après
"Nos séparations" (Gallimard, 2008), Foenkinos décroche en 2010 le
prix Conversation et le prix des Dunes avec son roman "La
Délicatesse" (Gallimard, 2009).
La
même année, les Éditions du Moteur publient "Bernard" tandis que Plon
édite "Lennon", un ouvrage dans lequel l’auteur (et fan) se met dans
la peau du Beatles assassiné.
Suivent
en 2011 "Le petit garçon qui disait toujours non" (Albin Michel) et
"Les Souvenirs", présenté à la rentrée littéraire par Gallimard. La
fin de l’année 2011 voit également arriver dans les salles françaises
l’adaptation du roman "La Délicatesse", avec à l’affiche Audrey
Tautou et François Damiens. Un film réalisé par David Foenkinos lui-même,
accompagné de son frère.
En
2013, il publie chez Gallimard "Je vais mieux" puis le remarquable
"Charlotte", à la rentrée littéraire 2014, dans lequel il rend un
hommage personnel et poignant à l’artiste Charlotte Salomon, assassinée en 1943
à Auschwitz et qui obtient le prix Renaudot et le prix Goncourt des lycéens.
Pour le challenge d'Asphodèle : Renaudot 2014
Et bien bravo pour l'exercice de style, cela m'a bien fait sourire. Encore un roman de la rentrée litteraire, qui malgré les bonnes critiques, ne me tente guère...
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