Après
quelques recherches sur le sujet, il s’avère que cet ouvrage soit une des 2
parutions en français relatives aux travaux de cette commission qui, 2 années
durant, s’appliquât à entendre à la fois les victimes de l’apartheid, et les
ordonnateurs et/ou les exécutants.
Antjie
Krog, poétesse et journaliste, farouche opposante au régime de ségrégation a rendu compte de ces travaux.
Ce
livre est donc, non pas une traduction intégrale et littérale des auditions, ni
un froid rapport juridique. Il est à la fois le regard d’une femme engagée et
une photographie qu’elle ne fait que montrer au monde. Des mots et des maux des milliers d’individus
entendus, à ses propres mots il n’y a
toujours qu’une infime frontière. Entre la douleur d’une femme, et celles de
celles bafouées et violentées durant des décennies, il n’y a souvent qu’un pas.
Mal
nécessaire à toute démocratie digne de ce nom qui veut, non pas faire table
rase de son passé, mais l’étaler au grand jour pour ne pas le rejouer,
cette commission aura permis de mettre
des mots sur 60 ans d’histoire à défaut
d’obtenir de ses bourreaux si ce n’est qu’un début de mea culpa. L’attitude du
dernier président de l’apartheid est à donner la nausée.
« Je
ne m’excuse pas…je prie pour eux »
On
ne lit ce genre d’ouvrage comme on lit un roman. Il faut du temps ; à la
fois pour digérer ce que l’on lit et s’arrêter sur l’écriture d’une femme dont
j’aimerais pouvoir lire quelques-uns de ses poèmes.
La douleur des mots,
Antjie Krog
Actes Sud, Mai 2004
416 pages
4ème de
couverture :
C'est
en 1994 que l'Afrique du Sud a organisé, pour la première fois de son histoire,
des élections libres et démocratiques. Dans les mois qui suivirent fut créée la
Commission Vérité et Réconciliation chargée de dresser un état des lieux des
violations des droits de l'homme perpétrées entre 1960 et 1993. Son objectif :
faire éclater la vérité publiquement afin d'éviter que de tels drames ne se
reproduisent.
A
partir de 1996 et pour plus de deux ans, chaque jour ou presque apportait aux
Africains du Sud son lot de terribles révélations concernant le passé du pays.
La
poétesse Antjie Krog a couvert ces événements pour la radio nationale. Elle
s'est engagée avec ferveur auprès de ceux qui ont pris la parole dans le cadre
de la Commission ou dans son sillage, et cela pendant quatre ans. De la
Commission de Réconciliation à la conférence de presse de Robben Island en 1998
en passant par les témoignages des victimes, les missions des agents de
l'apartheid, l'entrée en scène de Winnie Mandela et la conférence de presse de
l'ancien président P. W. Botha, Antjie Krog est là, elle écoute, enregistre,
diffuse et souffre..
A propos de l’auteur :
Antjie
Krog est née en 1952 dans la ville minière de Kroonstad, dans l’Etat libre
d’Orange, en Afrique du Sud. Issue d’une famille de fermiers afrikaners
nationalistes, elle se singularise à l’âge de seize ans en publiant une poésie
célébrant l’amitié entre Noirs et Blancs. Un scandale Dans sa prison Mandela
finira par l’apprendre et y trouvera motif d’espoir. Enseignante, mère de
quatre enfants, elle se fait connaître par des poèmes à la fois rugueux et
riches en métaphores où l’engagement politique et le féminisme ne se
départissent jamais d’un amour profond pour ses proches et pour les paysages de
son pays. A l’instar de ses aînés André Brink et Breyten Breytenbach, elle
démontre que l’écriture est à la fois survie personnelle et arme de combat
universelle. ». (Notice de Georges-Marie Lory, traducteur du recueil Ni
pillard, ni fuyard paru en 2004 aux Éditions Le Temps qu’il fait).
Elle
travaille aussi pour la radio pour laquelle elle a couvert les débats de la
commission Vérité et Réconciliation ; elle a écrit un essai sur le sujet, The
Country of my Skull
Pour le challenge de Bianca.
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