Lire
Ron Rash c’est presque un voyage sans retour dans ce terroir fait de montagnes, de forêts, et d’eau qu’habitent des gens profondément ancrés et voués corps et
âme à leur terre.
Dans
ce second roman publié en français bien après les suivants, Ron Rash nous en
fait encore une fois la démonstration, avec, me semble-t-il, plus de force et
de conviction que dans les autres de ses ouvrages que j’ai lus.
Il
montre que les intérêts des uns ne sont jamais ceux des autres, que l’intérêt
général, l’amour filial, le développement économique, et la défense des
générations futures sont rarement à l’unisson.
Personne
ne peut rester indifférent à cette mère et ce père qui pleurent leur enfant et
veulent que leur soit rendu son petit corps coincé sous un rocher.
Personne
n’a envie que soit défiguré ce cadre si bucolique que ce coin de paradis dont
Ron Rash dont restitue avec soin les odeurs, les couleurs, et les sons.
Il
y a non seulement une loi fédérale à respecter, mais aussi tout une activité
économique à préserver.
D’emblée
le lecteur sait qu’il y aura des affrontements entre les partisans et les
opposants ; entre les gens du cru, et ceux qui n’en sont pas. Puis il y a
les gens d’ailleurs, mais qui ont leurs attaches …
Ron
Rash met l’accent sur deux journalistes
qui sont sur place pour couvrir « l’affaire »Lui, est chargé de la
rédaction de l’article. Elle, est la photographe, originaire du qu’elle a
quitté il y a bien longtemps pensant y laisser son sac de pierre et qui le
retrouve encore plus lourd qu’avant.
La
force de ce roman, c’est qu’il touche à de nombreux thèmes, qu’il donne au
lecteur à s’interroger. Ron Rash travaille ses personnages en leur donnant au
fil de son roman une ossature solide. Il va chercher loin pour mieux mettre à
nu leurs fragilités, révéler leur passé, et mettre en lumière leur
affrontements intimes.
Mais
plus que tout autre personnage, c’est la Rivière qui est ici magnifiée dans un
appel désespéré en direction de l’Homme seul face à ses responsabilités.
L’avis
de Jostein que je remercie pour ce très bon moment de lecture.
Le
chant de la Tamassee de Ron Rash traduit par Isabelle Reinharez, chez Seuil,
collection cadre vert, 240 pages (Janvier 2016)
Né
en Caroline du Sud en 1953, Ron Rash a obtenu son doctorat de
littérature anglaise à Clemson. Titulaire de la chaire John Parris
d'Appalachian Studies à la Western Carolina University, il est l'auteur de
trois recueils de poèmes, cinq recueils de nouvelles dont Incandescences
(Seuil, 2015), et quatre autres romans dont Le monde à l'endroit, tous lauréats d'importants prix
littéraires (Sherwood Anderson Prize, O. Henry Prize, James Still Award). Une terre d'ombre (Seuil, 2014) a reçu le Grand Prix de littérature policière.
Challenge Petit bac chez Enna : Spectacle (ligne 1)
Il me tente énormément !
RépondreSupprimerIl vient d'arriver chez moi et sera vite lu. J'ai hâte !
RépondreSupprimerVoilà un roman qui me tente beaucoup, je le note !
RépondreSupprimerdeux avis positifs, je suis tentée... pour plus tard
RépondreSupprimerJe suis en train de le lire.
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