jeudi 17 août 2017

Légende d’un dormeur éveillé



Dans un livre il y a le fond, et il y a la forme.

Ici, je n’ai rien à reprocher à la forme. Gaëlle Nohant a une jolie plume. De plus son travail de recherche est flagrant. Et rien que pour ces deux raisons, je ne me sens pas le droit de médire sr cet ouvrage.

A présent, le fond…

Pour beaucoup, Desnos est un monument des lettres françaises. A cela, je n’ai aussi rien à dire. Ce n’est pas parce que la poésie me laisse inerte que je peux le contester. Pour moi Desnos, c’est un poème (le zèbre, je crois) que je me revois encore réciter debout, droite comme un i devant un cerbère en blouse grise, presque la règle en fer à la main), des mots dont je comprenais rien ; des mots dont je ne comprends toujours rien d’ailleurs. On dit qu’il n’y a rien à comprendre dans la poésie, juste à ressentir. Seulement voilà, en bonne cartésienne, j’ai avant tout besoin de comprendre. Et la musique me direz-vous…. Je l’aime tant, sans parvenir à y mettre du sens…et pourtant elle me tire si souvent les larmes…. oui mais la musique passe par mes oreilles ; et ça change tout. Et la musique, c’est la musique !

Desnos, c’est aussi le résistant, mort en déportation. Respect ! C’est le souvenir récent d’un texte (entres autres bien entendu)de Desnos, mis en musique par Pierre Cholley dans le chant des rouleaux que j’ai chanté, avec beaucoup d’émotion…..la musique, encore et toujours…..

Alors me direz-vous, pourquoi j’ai eu tant de mal à lire ce livre ? En réalité après une première tentative qui a pris fin p 35, j’ai (chose rare) remis le couvert…..et j’ai résisté ( moi aussi), et tant bien que mal, je suis parvenue à lire la première partie. Mais le cœur n’y est pas. Et  l’aventure s’arrêtera là car j’ai envie d’avancer dans mes lectures, et surtout y prendre du plaisir !
Les amours multiples de ces messieurs et de ces dames, ne m’intéressent guère. La bisbille entre Desnos et Breton sur fond de parti communiste, non plus !

A mon sens, ce livre est trop long ; l’ensemble pas assez vivant (cela manque de pep’s, de coup de butoir pour entrainer le lecteur avide de lire, mais pas trop dans le sujet). Et puis, ces innombrables (trop) citations cassent le rythme de lecture, et déconcentrent en permanence.
Alors quand il faut donner une note à un livre qu’on n’a pas aimé, mais qui ne manque pas de qualités, on fait comment ? On ne le pénalise pas, on note par défaut, pour souligner le travail de l’auteur qui a l’intelligence de comprendre et d’accepter qu’on ne puisse pas accrocher.

Roman faisant partie de la sélection du jury d’octobre pour le grand prix des lectrices Elle 2018 dont je fais partie.

Légende d’un dormeur éveillé de Gaëlle Nohant chez Héloïse d’Ormesson (Août 2017, 550 pages)

 

Gaëlle Nohant est un écrivain, elle a fait des études de Lettres.

2 commentaires:

  1. Je viens de commenter ton message sur babelio. Nous faisons partie du même jury ! :)

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  2. Ce n'était pas le bon sujet pour toi

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