Maria
est une grand-mère heureuse. Avec Marcus, ce sont des moments de partage rien
qu’entre eux : les oiseaux, les plumes, les histoires. Maria a son travail
de shampouineuse, certes, mais elle a surtout Marcus.
Sa
fille Céline et son gendre s’apprêtent à accueillir leur deuxième enfant ;
ni fille, ni garçon, il sera le bébé ! Pas de genre ; il choisira
plus tard.
Céline
et Thomas sont pour le moins des originaux ; des hors norme ;pas
vraiment dangereux pour la santé de leur enfant ( mais qui sait sur leur
développement psychique, et la construction de leur identité sexuelle… y a-t-on
pensé à cela ?) Marcus est un garçon, mais ne l’élèvent pas vraiment comme
un garçon. Cette fois ils ont donc
décidé, et fermement décidé de donner une éducation différente à leur « bébé ».
Pauvre
Maria qui se sent de plus en plus éloignée de sa fille et de ses petits-
enfants, subissant les intransigeances de sa fille et la lassitude d’un
compagnon qui ne comprend rien à tout cela. Pauvre Maria qui est d’une autre
génération, qui ne fonctionne pas du tout comme sa fille et ne comprend pas ses
idées loufoques, et ses méthodes éducatives originales…
Certes
Maria n’est pas la mère, et par conséquent, ce n’est pas elle qui décide. Mais
au nom de quoi Céline se permet de remettre en question le genre ?
Comment
laisser libre cours à ses idées, permettre d’exprimer ses sensibilités quand
elles sortent du cadre normatif ou sociétal tout en maintenant malgré tout un
certain ordre social qui nous cadre et nous formate, qu’on le veuille ou non ?
Comment permettre à chaque membre d’une
famille de trouver sa place quand on ne vit pas de la même manière ?
Angélique
Villeneuve pose plus de questions qu’elle ne donne de réponse (ce n'est pas un reproche). Avec infiniment de
sensibilité et de poésie, elle brosse
des portraits touchants ; et même si je ne partage pas forcément les idées
des uns ou des autres, tous m’ont à leur façon inspiré empathie, compréhensions,
et affection.
Un
grand merci aux éditions Grasset pour m’avoir gentiment envoyé ce roman.
Maria,
d’Angélique Villeneuve, chez Grasset (Février2018,180 pages)
Angélique
Villeneuve
est l’auteur de cinq romans dont Les Fleurs d’hiver (Phébus 2014, Libretto
2017; prix Millepages, prix La Passerelle, prix de la ville de Rambouillet,
prix du livre de Caractère) et, chez Grasset, de Nuit de septembre (2016).
Un sujet hautement polémique mais très intéressant !
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