samedi 26 janvier 2019

American war


C’est peu dire que je ne suis pas une habituée de la littérature d’anticipation. Il me semble que ma main suffirait à compter les ouvrages du genre que j’ai lus. American war ne m’avais donc pas plus attirée que cela lors de sa parution. L’occasion a fait que je tente à nouveau l’expérience.
Omar El Akkad nous entraine ici dans un futur relativement proche, mais bigrement terrifiant. Nous sommes en 2074 nous pas aux USA mais aux états désunis ! La seconde guerre de sécession est en cours ; tous les coups sont permis ; le monde est au bord du chaos. Dans cet univers apocalyptique, l’auteur construit son œuvre sous le prisme d’une gamine dont le destin et le comportement va radicalement changer.

Bien entendu, on ne peut éviter de faire le rapprochement avec ce que vit notre monde actuel en proie à de multiples conflits larvés, où les dictateurs ou responsables passablement fêlés ne font guère mystères de leurs funestes ambitions.

Était-ce vraiment nécessaire d’enfoncer le clou ? Pour ma part, et le propos n’engage que moi, c’est inutile d’anticiper en pire sur ce qui pourrait nous arriver. A un moment où l’actualité crue me fait fuir les médias, et que l’impuissance et le fatalisme s’imposent à moi parce qu’il est inutile de se faire davantage de mal, l’ambiance de ce roman ne m’a pas vraiment réconcilié avec la dystopie, et l’anticipation.

Hormis quelques longueurs, en particulier dans la troisième partie, j’ai malgré tout trouvé la lecture agréable et fluide ; mais j’ai de moins en moins envie de retrouver mes lectures le copié-collé de l’actu . Je ne sais pas qui disait que la lecture était une respiration, ça l’est encore plus de nos jours, je pense ; respirer, et non étouffer davantage.

Merci aux éditions J’ai lu et son partenariat avec le PicaboRiverBook.

American war d’Omar El Akkad, traduit de l’anglais par Laurent Barucq, chez Flammarion (Août 2017, 470 pages), disponible en poche chez J’ai lu (Septembre 2018 ;510 pages)


Omar El Akkad est né en Égypte, au Caire. Il a travaillé en tant que journaliste pour le Globe and Mail, et son reportage sur un complot terroriste en 2006 lui a valu le National Newspaper Award for Investigative Reporting. Son travail l’a aussi amené à traiter des interventions de l’OTAN en Afghanistan, des procès militaires liés au Camp de Guantanamo, du Printemps Arabe et du mouvement Black Lives Matter. Il vit aujourd’hui dans l’Oregon.



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