C’est
peu dire que je ne suis pas une habituée de la littérature d’anticipation. Il
me semble que ma main suffirait à compter les ouvrages du genre que j’ai lus.
American war ne m’avais donc pas plus attirée que cela lors de sa parution. L’occasion
a fait que je tente à nouveau l’expérience.
Omar
El Akkad nous entraine ici dans un futur relativement proche, mais bigrement
terrifiant. Nous sommes en 2074 nous pas aux USA mais aux états désunis !
La seconde guerre de sécession est en cours ; tous les coups sont permis ;
le monde est au bord du chaos. Dans cet univers apocalyptique, l’auteur construit
son œuvre sous le prisme d’une gamine dont le destin et le comportement va
radicalement changer.
Bien
entendu, on ne peut éviter de faire le rapprochement avec ce que vit notre
monde actuel en proie à de multiples conflits larvés, où les dictateurs ou
responsables passablement fêlés ne font guère mystères de leurs funestes
ambitions.
Était-ce
vraiment nécessaire d’enfoncer le clou ? Pour ma part, et le propos n’engage
que moi, c’est inutile d’anticiper en pire sur ce qui pourrait nous arriver. A
un moment où l’actualité crue me fait fuir les médias, et que l’impuissance et le
fatalisme s’imposent à moi parce qu’il est inutile de se faire davantage de mal,
l’ambiance de ce roman ne m’a pas vraiment réconcilié avec la dystopie, et l’anticipation.
Hormis
quelques longueurs, en particulier dans la troisième partie, j’ai malgré tout
trouvé la lecture agréable et fluide ; mais j’ai de moins en moins envie
de retrouver mes lectures le copié-collé de l’actu . Je ne sais pas qui disait
que la lecture était une respiration, ça l’est encore plus de nos jours, je
pense ; respirer, et non étouffer davantage.
Merci
aux éditions J’ai lu et son partenariat avec le PicaboRiverBook.
American
war d’Omar El Akkad, traduit de l’anglais par Laurent Barucq, chez Flammarion
(Août 2017, 470 pages), disponible en poche chez J’ai lu (Septembre 2018 ;510
pages)
Omar
El Akkad
est né en Égypte, au Caire. Il a travaillé en tant que journaliste pour le
Globe and Mail, et son reportage sur un complot terroriste en 2006 lui a valu
le National Newspaper Award for Investigative Reporting. Son travail l’a aussi
amené à traiter des interventions de l’OTAN en Afghanistan, des procès
militaires liés au Camp de Guantanamo, du Printemps Arabe et du mouvement Black
Lives Matter. Il vit aujourd’hui dans l’Oregon.
Pas fan du genre non plus.
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