Sidérant,
glaçant, sont les deux qualificatifs qui me viennent à l’issue de la lecture de
ce livre.
C’est
un peu par hasard qu’il est arrivé entre mes mains ; la remise à l’auteur
du prix ″Livre et droits de l’homme‶ pour cet ouvrage, suivie d’un entretien d’une
grande richesse.
Dominique
Segaud s’empare d’un sujet hautement sensible, celui des violences faites aux
filles. Il est le fruit d’un travail de longue haleine dans de nombreux pays,
mais aussi chez nous !
Dans
un premier lieu, l’auteur s’attache à lister, définir et illustrer toutes les
violences faites aux filles, et ce depuis la vie intra-utérine. De toutes c’est
le filiacide (le fait de tuer sa propre fille) qui m’a le plus stupéfaite dans
la mesure où je ne croyais pas cette pratique aussi institutionalisée et répandue.
Dans la mesure où dans la plupart des cas et des pays les statistiques
manquent, l’auteur fait beaucoup de recoupement pour tenter d’illustrer son
propos.
Dans
un second lieu, Dominique Segaud dresse une géographie des violences en s’attardant
sur la France, les Etats Unis, l’Inde et l’Egypte. Chacun a sa ‶spécialité ‶, si
je puis m’exprimer ainsi…
Je retiens en particulier qu’en France on refuse de
considérer l’inceste comme un crime à part entière, et qu’il ne constitue qu’un
facteur aggravant au viol sur mineur, que les statistiques sur le viol sont très
approximatives et que notre pays est en tête de classement (pour les pays
occidentaux) en ce qui concerne les agressions sexuelles sur mineures ! Sidérant
et glaçant, vous dis-je !
L’Inde
‶ s’honore″ à tuer ses petites filles in-utero, ou juste après la naissance …
L’Égypte ″ préfère‶ les mutiler…
Sidérant
et glaçant, j’espère que vous me croyez !!
La
malédiction d’être fille de Dominique Sigaud, chez Albin Michel (Septembre
2019, 240 pages)
Dominique
Sigaud-Rouff journaliste, essayiste et romancière, articule son travail autour
de l’idée de témoignage, d’engagement, de responsabilité de l’écrivain.
Elle
a notamment publié La Vie là-bas comme le cours de l’oued (Gallimard, 1996),
Blue Moon (Gallimard, 1998) et chez Actes Sud, The Dark Side of the Moon
(2004), Aimé (2006) et L’Inconfort des ordures (2007), Dans nos langues,
éditions Verdier.
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