C’est grâce à Poirette que j’avais découvert, et fort apprécié Une confession ; c’est encore Poirette qui remettra le couvert avec cet opus, à mon avis encore meilleur !
Nous sommes dans une ville moyenne de la province anglaise. Herbert Grantley y est un notable sans histoire. Pharmacien de son état, il a succédé à son père dans son officine qui fonctionne bien. Marié à Norah, il a une fille Jenny.
Un beau jour, Herbert va de lui -même s’accuser du meurtre de sa femme, un an plus tôt. « Je ne haïssais pas Norah, je me contentais de la détester. »
L’inspecteur qui le reçoit est un vieux briscard ; loin de prendre pour argent comptant ce que le pharmacien va lui dire, il va certes creuser ouvertement, mais pas que…
« Je suis un policier, pas un prêtre ; on ne me paie pas pour écouter les confessions et donner ensuite l’absolution. Je suis payé pour douter ; pour arriver aux bonnes conclusions. »
Et c’est tout le génie de John Wainwright ! Pendant qu’il focalise le lecteur sur la mort de Norah, un autre drame prend corps.
Dans ce huis-clos de plus en plus oppressant, les détails de la vie familiale de ce notable sans histoires nous sont révélés. Jusqu’aux dernières pages nous ne saurons rien, et puis PAF, la vérité nous explose au visage, sans crier gare ! Le tout en 200 pages, dans un texte serré, sans gras, psychologiquement intense et fioritures.
Il me tarde de retrouver d’autres opus de cet auteur que les éditions Sonatine ont eu la bonne idée de remettre à l’honneur.
Les aveux de John Wainwright, traduit de l’anglais par Laurence Romance aux éditions Sonatine (Novembre 2020, 200 pages).
John Wainwright (1921-1995) est né dans le Yorkshire, à l’Ouest en Angleterre. Il quitte l’école à 15 ans, et s'engage dans l'aviation anglaise où il devient canonnier lors de la Seconde Guerre mondiale. Il a ensuite travaillé dans la police d’investigation, ce qui a nourri durablement son œuvre et donne un réalisme confondant à sa peinture des commissariats britanniques. Parallèlement à son activité professionnelle, il reprend des études et obtient un diplôme de droit en 1956. Il quitte son poste dans la police en 1966, pour se consacrer entièrement à l’écriture.
L’écrivain britannique est notamment connu pour ses romans policiers. Très prolifique, il a écrit 83 ouvrages et de nombreuses nouvelles nouvelles tout au long de sa vie. Il a également écrit sous le pseudonyme de Jack Ripley, sous lequel il a publié quatre titres.
Son roman A table est publié en Série noire et adapté au cinéma en 1981 par Claude Miller avec Michel Serrault et Lino Ventura.
John Wainwright meurt en septembre 1995, peu après la parution de son dernier roman, The Life and Times of Christmas Calvert... Assassin.
Je ne connaissais pas du tout mais suis bien tentée, surtout que tu précises que le texte est serré, sans gras ! Je te souhaite une belle année livresque !
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