‶Cette vallée fourmille de mystère, de beauté, de secrets- et pourtant elle ne livre aucune réponse. Quelquefois je crois que cet endroit – si haut dans les montagnes, au milieu de bois si touffus- est une sorte de marche menant au ciel, le dernier endroit par où l’on passe avant d’y arriver pour de bon. ″
‶A vivre ici, dans les bois – à deux ou trois kilomètres du Canada, tout au plus – j’ai senti le sentiment d’être replié sur ma position, d’avoir le dos au mur, et, à l’instar des caribous, il y a de moins en moins d’endroits où je vais pouvoir m’intégrer. C’est peut-être cela qui fait agir tant de défenseurs de la vie sauvage : non seulement l’amour, mais aussi la peur. ‶
L’ouvrage était en hibernation depuis onze ans ; j’attendais le jour J pour l’entreprendre. C’était hier, journée la plus chaude annoncée. Alors, enfermée, ventilateur en route, me voilà partie dans la vallée du Yaak à l’entrée de l’hiver. Rafraichissement garanti !
En outre, je tourne autour de Rick Bass depuis un certain temps ; excellente pioche donc !
Cet ouvrage est la narration de l’arrivée de l’auteur, et de sa compagne dans un ranch isolé du Montana, sans chauffage, ni électricité, ni téléphone. C’est donc à la force des bras qu’il se constitue son unique source de chaleur ; en plus de la rédaction d’un roman, Rick Bass a pour principale occupation de se constituer continuellement des stocks de bois qu’il va choisir, tronçonner, débiter, transporter et ranger. Les températures descendent très bas dans cette vallée.
Ce texan d’origine s’adapte finalement très bien à son nouveau milieu ; il vit en communion avec la nature, parvient à lier connaissance avec ses voisins confrontés aussi aux mêmes éléments.
Avec sa compagne, il apprend au fil des jours à se dépouiller du superflu pour se concentrer sur l’essentiel. ‶J’ai appris des choses au cours de cet hiver, de cette saison des rêves, et j’en ai publié d’autres, de vieilles choses dont je n’aurai plus besoin désormais. ‶
Ce récit construit comme un journal de bord est éminemment littéraire, et tellement accessible à la fois. Rick Bass décrit superbement ce qu’il voit, ce qu’il ressent.
Cet opus m’a littéralement enchantée par l’immersion dans un coin des US que je visiterais bien volontiers, par son dépaysement, par la réflexion de l’auteur autour de la biodiversité, du rapport de l’homme à son milieu, et également par une certaine forme de pragmatisme.
Une très belle découverte !
Winter de Rick Bass, traduit de l’américain par Béatrice Vierne, aux éditions Hoëbeke (Février 1998, 214 pages) et chez Folio (Mai 2010, 265 pages)
Rick Bass est un écrivain et écologiste américain né au Texas en 1958.
Il a étudié la géologie à l'Université d'Etat de l'Utah.
Émule de Jim Harrison, il a commencé à écrire de courtes histoires alors qu'il travaillait comme géologue pétrolier à Jackson, au Mississippi... En 1987, il s'installe avec sa femme, l'artiste Elizabeth Hughes, à Yaak Valley, à l’extrême nord-ouest du Montana, où il œuvre à la protection de sa région d'adoption. Rick Bass siège au conseil d'administration du Conseil Yaak Valley Forest and Round River Conservation Studies.
Auteur de plus de vingt livres, il a plusieurs fois été récompensé : il a notamment reçu le Pushcart Prize et la O. Henry Award.
j'ai beaucoup aimé ce livre que j'ai lu il y a longtemps mais qui n'a pas quitté ma bibliothèque et j'aime encore aujourd'hui le feuilleter
RépondreSupprimersi tu as aimé celui là tu vas adorer Le journal des cinq saisons une année de nature avec sa famille, ses amis, les animaux et le passage des saisons c'est superbe et il doit être sorti en poche je pense