jeudi 13 septembre 2012

Les pays


« La mince saga du père et de la mère se tenait là dans cette lutte qu’il avait fallu soutenir, année après année, pour vivre et tout payer, rembourser les crédits et investir dans les équipements modernes….. »
Après l’annonce, qui relatait l’installation en milieu rural, Marie- Hélène Lafon aborde ici au contraire le départ, la migration en milieu urbain. Son héroïne, est une jeune fille, Claire, qui « monte à Paris » pour y suivre ses études. Roman d’initiation judicieusement construit, Les pays montre la distance qui s’instaure d’une génération à l’autre ; distance progressive, mais jamais définitive. Distance appuyée par une narration à la troisième personne, rarement personnalisée. Le passage d’un monde à un autre. Une société en mutation.
Si Claire découvre la ville, la vie étudiante, les milieux plus aisés qu’elle, elle n’en garde pas moins un ancrage profond à sa terre, tout en en adoptant une autre. Ce sont ses Pays.
Claire, a très tôt conscience que seuls les livres et les études seront son salut.
« Il n’y avait pas de paradis. On avait réchappé des enfances ; en elle, dans son sang, et sous sa peau, étaient infusées des impressions fortes qui faisaient paysages, et composaient le monde, on avait ça en soi, il fallait élargir sa vie, la gagner et l’élargir par le seul et muet truchement des livres. »
Il n’y a pas de place pour la distraction, la fantaisie. Tout n’est que travail, étude, lecture. Les étés sont aussi consacrés au travail qui améliorera un quotidien spartiate.
Les phrases sont longues, le vocabulaire travaillé, la langue malaxée ; il y a du rythme, le style peut parfois sembler un peu  rustique. Il ressort de cette lecture un bel apaisement, sans qu’il  ne sombre  pour autant dans l’écueil de  la mollesse ; l’envie d’aller plus loin avec cet auteur atypique, loin des paillettes et de la sur médiatisation qui gagne à être connue.

 
Les pays, Marie-Hélène Lafon
Buchet Chastel (6Sptembre 2012)
203 pages


4ème de couverture :
Claire, fille de paysans du Cantal, est née dans un monde qui disparaît. Son père le dit et le répète depuis son enfance : ils sont les derniers.
Très tôt, elle comprend que le salut viendra des études et des livres. Elle s’engage donc dans ce travail avec énergie et acharnement. Elle doit être la meilleure. Grâce à la bourse obtenue, elle monte à Paris, étudie en Sorbonne et découvre un univers inconnu.
Elle n’oubliera rien du pays premier, et apprendra la ville où elle fera sa vie.
Les Pays raconte ces années de passage.
A propos de l’auteur :
Professeur agrégée de Lettres Classiques, née à Aurillac en 1932, Marie-Hélène Lafon choisit d’enseigner dans un collège situé en Zone d’Éducation Prioritaire.
En 1996, elle commence à écrire, son premier roman, Le Soir du chien, a reçu le prix Renaudot des lycéens. Elle préside le prix littéraire des lycéens de Compiègne en 2003-2004
Ses parutions : Sur la photo, Buchet Chastel, 2003 Mo, Buchet Chastel, 2005 Organes, Buchet Chastel, 2006 Les derniers Indiens, Buchet Chastel, 2008, l'Annonce, Buchet Chastel, 2009, Les pays, Buchet Chastel 2012.



Pour le défi d'Opaline .

1 commentaire:

  1. Je n'avais pas du tout aimé L'annonce. Ni la façon de traiter le sujet, ni le style. En lisant ton commentaire, je me dis que celui-ci ne me plaira pas davantage.

    RépondreSupprimer