« La
mince saga du père et de la mère se tenait là dans cette lutte qu’il avait
fallu soutenir, année après année, pour vivre et tout payer, rembourser les
crédits et investir dans les équipements modernes….. »
Après l’annonce,
qui relatait l’installation en milieu rural, Marie- Hélène Lafon aborde ici au
contraire le départ, la migration en milieu urbain. Son héroïne, est une jeune fille,
Claire, qui « monte à Paris » pour y suivre ses études. Roman d’initiation
judicieusement construit, Les pays montre la distance qui s’instaure d’une
génération à l’autre ; distance progressive, mais jamais définitive. Distance
appuyée par une narration à la troisième personne, rarement personnalisée. Le
passage d’un monde à un autre. Une société en mutation.
Si Claire découvre la ville, la vie étudiante, les
milieux plus aisés qu’elle, elle n’en garde pas moins un ancrage profond à sa
terre, tout en en adoptant une autre. Ce sont ses Pays.
Claire, a très tôt conscience que seuls les livres
et les études seront son salut.
« Il
n’y avait pas de paradis. On avait réchappé des enfances ; en elle, dans
son sang, et sous sa peau, étaient infusées des impressions fortes qui
faisaient paysages, et composaient le monde, on avait ça en soi, il fallait
élargir sa vie, la gagner et l’élargir par le seul et muet truchement des
livres. »
Il n’y a pas de place pour la distraction, la
fantaisie. Tout n’est que travail, étude, lecture. Les étés sont aussi
consacrés au travail qui améliorera un quotidien spartiate.
Les phrases sont longues, le vocabulaire travaillé,
la langue malaxée ; il y a du rythme, le style peut parfois sembler un peu
rustique. Il ressort de cette lecture un
bel apaisement, sans qu’il ne sombre pour autant dans l’écueil de la mollesse ; l’envie d’aller plus
loin avec cet auteur atypique, loin des paillettes et de la sur médiatisation
qui gagne à être connue.
Les pays, Marie-Hélène Lafon
Buchet Chastel (6Sptembre 2012)
203 pages
4ème
de couverture :
Claire, fille de paysans du Cantal, est née dans un
monde qui disparaît. Son père le dit et le répète depuis son enfance : ils sont
les derniers.
Très tôt, elle comprend que le salut viendra des
études et des livres. Elle s’engage donc dans ce travail avec énergie et
acharnement. Elle doit être la meilleure. Grâce à la bourse obtenue, elle monte
à Paris, étudie en Sorbonne et découvre un univers inconnu.
Elle n’oubliera rien du pays premier, et apprendra
la ville où elle fera sa vie.
Les
Pays
raconte ces années de passage.
A
propos de l’auteur :
Professeur agrégée de Lettres Classiques, née à
Aurillac en 1932, Marie-Hélène Lafon choisit d’enseigner dans un collège situé
en Zone d’Éducation Prioritaire.
En 1996, elle commence à écrire, son premier roman,
Le Soir du chien, a reçu le prix Renaudot des lycéens. Elle préside le prix
littéraire des lycéens de Compiègne en 2003-2004
Ses parutions : Sur
la photo, Buchet Chastel, 2003 Mo,
Buchet Chastel, 2005 Organes, Buchet
Chastel, 2006 Les derniers Indiens,
Buchet Chastel, 2008, l'Annonce,
Buchet Chastel, 2009, Les pays,
Buchet Chastel 2012.
Je n'avais pas du tout aimé L'annonce. Ni la façon de traiter le sujet, ni le style. En lisant ton commentaire, je me dis que celui-ci ne me plaira pas davantage.
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