mardi 20 août 2013

Une part de ciel


Sous la forme d’un journal, nous suivrons Carole tout au long de ces 44 jours durant lesquels elle rentre au pays pour y retrouver son père.
Carole, c’est celle qui est partie. Les autres, son frère, sa sœur, et la parentèle  sont restés dans cette vallée encaissée aux allures un peu mornes et grises.
De jour en jour Carole se laisse aller à une routine presque calculée pour décrire ce retour aux sources, mais surtout pour faire le point, en attendant le père, qui tarde à arriver. Le rituel de la photo de fin de matinée en est un exemple flagrant. C’est ainsi que les vieux souvenirs remontent, que les traumatismes d’antan refont surface. Il faut discuter, rassurer, ou se rassurer….
Dans ce presque huis-clos à la limite étouffant, on se sent acculé au fond de quelque chose, à l’étroit. La plume de Claudie Gallay  peut avoir un côté lancinant qui agace parfois. Souvent le lecteur se demande où veut-elle aller…Elle peut passer beaucoup de temps sur ce qui est anodin, et passer en vitesse sur l’important.

Dans ce rendez-vous quotidien avec ses personnages, Claudie Gallay parvient à rendre son roman à la fois intense et superficiel, avec des personnages disséqués, et des relations familiales difficiles qu’elle met en lumière jusqu’à la fin de son ouvrage.

Si les déferlantes avaient été pour moi une grande bouffée d’air frais ( j’en garde néanmoins le souvenir d’une lecture complexe qui avait demandé une attention particulière), une part de ciel, s’avère un roman assez difficile à classer, intimiste, et empreint d’une certaine pesanteur , mais intéressant à plus d’un titre.

Je remercie infiniment les éditions Actes –Sud pour m’avoir permis de lire ce livre en avant-première.

Une part de ciel, Claudie Gallay
Actes Sud, Août 2013
446 pages



4ème de couverture : extrait

Aux premiers jours de décembre, Carole regagne sa vallée natale, dans le massif de la Vanoise, où son père, Curtil, lui a donné rendez-vous. Elle retrouve son frère et sa soeur, restés depuis toujours dans le village de leur enfance. Garde forestier, Philippe rêve de baliser un sentier de randonnée suivant le chemin emprunté par Hannibal à travers les Alpes. Gaby, la plus jeune, vit dans un bungalow où elle attend son homme, en taule pour quelques mois, et élève une fille qui n’est pas la sienne. Dans le Val-des-Seuls, il y a aussi le vieux Sam, pourvoyeur de souvenirs, le beau Jean, la Baronne et ses chiens, le bar à Francky avec sa jolie serveuse…

A propos de l’auteur :

Née en 1961, Claudie Gallay vit dans le Vaucluse. Elle a publié aux éditions du Rouergue L’Office des vivants (2000), Mon amour, ma vie (2002), Les Années cerises (2004), Seule Venise (2004, prix Folies d’encre et prix du Salon d’Ambronay), Dans l’or du temps (2006) et Les Déferlantes (2008, Grand Prix des lectrices de Elle). Aux éditions Actes Sud : L’amour est une île (2010) et Une part de ciel (2013).


La ronde des "gros livres" chez Tête de litote .
 



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