Sous
la forme d’un journal, nous suivrons Carole tout au long de ces 44 jours durant
lesquels elle rentre au pays pour y retrouver son père.
Carole,
c’est celle qui est partie. Les autres, son frère, sa sœur, et la
parentèle sont restés dans cette vallée
encaissée aux allures un peu mornes et grises.
De
jour en jour Carole se laisse aller à une routine presque calculée pour décrire
ce retour aux sources, mais surtout pour faire le point, en attendant le père,
qui tarde à arriver. Le rituel de la photo de fin de matinée en est un exemple
flagrant. C’est ainsi que les vieux souvenirs remontent, que les traumatismes d’antan
refont surface. Il faut discuter, rassurer, ou se rassurer….
Dans
ce presque huis-clos à la limite étouffant, on se sent acculé au fond de
quelque chose, à l’étroit. La plume de Claudie Gallay peut avoir un côté lancinant qui
agace parfois. Souvent le lecteur se demande où veut-elle aller…Elle peut
passer beaucoup de temps sur ce qui est anodin, et passer en vitesse sur l’important.
Dans
ce rendez-vous quotidien avec ses personnages, Claudie Gallay parvient à rendre
son roman à la fois intense et superficiel, avec des personnages disséqués, et
des relations familiales difficiles qu’elle met en lumière jusqu’à la fin de
son ouvrage.
Si
les déferlantes avaient été pour moi
une grande bouffée d’air frais ( j’en garde néanmoins le souvenir d’une lecture
complexe qui avait demandé une attention particulière), une part de ciel, s’avère
un roman assez difficile à classer, intimiste, et empreint d’une certaine
pesanteur , mais intéressant à plus d’un titre.
Je
remercie infiniment les éditions Actes –Sud pour m’avoir permis de lire
ce livre en avant-première.
Une part de ciel, Claudie Gallay
Actes Sud, Août 2013
446 pages
4ème de
couverture :
extrait
Aux
premiers jours de décembre, Carole regagne sa vallée natale, dans le massif de
la Vanoise, où son père, Curtil, lui a donné rendez-vous. Elle retrouve son
frère et sa soeur, restés depuis toujours dans le village de leur enfance.
Garde forestier, Philippe rêve de baliser un sentier de randonnée suivant le
chemin emprunté par Hannibal à travers les Alpes. Gaby, la plus jeune, vit dans
un bungalow où elle attend son homme, en taule pour quelques mois, et élève une
fille qui n’est pas la sienne. Dans le Val-des-Seuls, il y a aussi le vieux
Sam, pourvoyeur de souvenirs, le beau Jean, la Baronne et ses chiens, le bar à Francky
avec sa jolie serveuse…
A propos de l’auteur :
Née
en 1961, Claudie Gallay vit dans le Vaucluse. Elle a publié aux éditions du
Rouergue L’Office des vivants (2000),
Mon amour, ma vie (2002), Les Années cerises (2004), Seule Venise (2004, prix Folies d’encre
et prix du Salon d’Ambronay), Dans l’or
du temps (2006) et Les Déferlantes
(2008, Grand Prix des lectrices de Elle). Aux éditions Actes Sud : L’amour est une île (2010) et Une part de ciel (2013).
La ronde des "gros livres" chez Tête de litote .
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