Ouvrir un ouvrage de Sandrine Collette, c’est s’aventurer dans les noirceurs de l’âme humaine, dans les temps apocalyptiques, ou en compagnies de bêtes que l’on préfèrerait voir sur papier glacé…
Il était une fois, dans des montagnes impénétrables, isolées de tout et de tous, d’un pays que l’on devine être le Canada mais sans en être vraiment certain (on compte les distances en miles…), vivait un homme, ou plutôt un ours ayant figure d’homme avec son épouse, et un tout petit enfant. Liam et Ava se suffisent à eux-mêmes, vivent à l’écart de tout, de la chasse, de la nature. Ils ne connaissent pas la civilisation, et à vrai dire n’ont pas très envie de s’y frotter. Liam n’avait pas plus envie de se frotter à la paternité ; seulement voilà Aru est né, il faudra bien faire avec. Jusqu’au jour où……
Tuée par un ours en protégeant comme une lionne son petit, Ava est retrouvée ainsi par Liam , terrassé par le chagrin, et bien décidé à se débarrasser de ce petit dont il ne voulait pas. Il est bien décidé à le confier à de la famille. C’est ainsi qu’il prépare les chevaux pour ce qui devrait être pour lui le voyage libérateur.
Évidemment avec Sandrine Collette, on sent bien d’emblée que les choses ne vont pas se passer comme prévu.
Tout au long de cette équipée à la fois sauvage et incertaine, nous assistons à la métamorphose d’un homme qui confronté à la jungle qu’il traverse apprend à devenir père et à aimer ce petit. La carapace se fend au fil des pages.
L’écriture de Sandrine Collette a quelque chose de profondément animal ; c’est rêche, sec, sans fioritures, sans onguent ! Et pourtant il y a tant de tendresse qui se dégage progressivement ; une tendresse qu’il faut savoir aller chercher entre les lignes, dans le rapport presque charnel entre l’écriture et la nature environnante. L’auteur interroge le lecteur sur ce qu’est la paternité, la place des blessures d’enfance dans le devenir de l’humanité de l’homme, dans son rapport aux autres, et à lui-même !
Merci à Netgalley et à l’éditeur pour la lecture ce très bon cru de la rentrée 2022 !
On était des loups de Sandrine Collette, aux éditions Lattès (Août 2022, 210 pages)
Sandrine Collette est une romancière française.
Bac littéraire puis Master en philosophie et un doctorat en science politique. Elle devient chargée de cours à l'Université de Nanterre, travaille à mi-temps comme consultante dans un bureau de conseil en ressources humaines et restaure des maisons en Champagne puis dans le Morvan.
Elle décide de composer une fiction et adresse son manuscrit aux éditions Denoël. Il s’agit "Des nœuds d'acier", publié en 2013. Son premier roman rencontre un vif succès critique et public avec
20 000 exemplaires vendus. Il obtient le "Grand Prix de littérature policière" ainsi que le "Prix littéraire des lycéens et apprentis de Bourgogne".
En 2014, elle publie son second roman "Un vent de cendres" (chez Denoël) qui revisite le conte "La Belle et la Bête".
Devenue l'un des grands noms du thriller français, une fois encore, elle montre son savoir-faire imparable dans "Six fourmis blanches" (2015).
"Il
reste la poussière" (2016) obtient le Prix Landerneau du polar. En 2017
paraît "Les larmes noires sur la terre". "Animal" en 2019 ; "Juste après la vague "en 2018 ;
Son huitième roman, "Et toujours les forêts", une fiction post-apocalyptique, a été récompensé, en 2020, par le prix de La Closerie des Lilas, le prix Amerigo Vespucci 2020 et le grand prix RTL-Lire.
Sandrine Collette partage son temps entre la région parisienne et son élevage de chevaux dans le Morvan.
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