lundi 20 septembre 2010

Ne t'inquiète pas pour moi



Par le biais de Post-it sur le frigo, ce livre est constitué de la correspondance vivante, enjouée, parfois coléreuse entre une mère et sa fille adolescente. Des petits tracas du quotidien aux doutes et souffrances de l’adolescente, c’est un instantané de la vie. Jusqu’au jour où la mère découvre qu’elle est gravement malade…
J‘ai pris ce livre, pensant y trouver une lecture "légère" pour une soirée de fin de semaine. Et Bien que vite lue, elle ne fut pas si légère que cela ; bien au contraire, c’est de l’émotion condensée, à ne pas lire n’importe quand, dans n’importe quelle situation. Il faut être en paix, avoir le moral bien solide, pour en apprécier toutes les finesses et rester objectif.
Il s’agit d’une correspondance un peu particulière, puisque dans cet ouvrage, mère et fille communiquent entre elles par ces petits papiers que l’on colle un peu partout dans la maison en guise de pense bête.
Ces petits écrits sont généralement très courts ; rares sont ceux de la valeur d’une page Ils sont le plus souvent composés de quelques mots voire quelques lignes.
Claire est lycéenne, sa maman est médecin et travaille beaucoup ; elles se voient peu.
Le lecteur entre tout doucement dans une correspondance, faite de banalités, listes de courses, recommandations maternelles...Petit à petit les échanges sont font plus graves et plus sérieux. C’est que la situation l’est devenue ; mais je n’en dirais pas plus.
Au fur et à mesure de l’avancée de ma lecture, j’avais la nette impression que non seulement mère et fille ne se croisent jamais, mais surtout qu’elles n’arrivent pas à se parler normalement.
"Je suis rentrée, j’ai lu ton mot, je suis allée à la porte de derrière, je t’ai regardée dans le jardin, et je n’ai pas pu te parler, Claire. (…)Mais je ne trouve pas la force de te répéter en face ce que m’a dit le médecin. Je suis désolée."
Nous sommes devant une adolescente vraisemblablement confrontée pour la première fois à la Maladie, et de très près de surcroit. Elle semble parfois, au début tout du moins, comme pas tout à fait consciente, au regard de ses actes et ses propos. Mais qui le serait dans pareille situation ? Bien que pouvant être maladroite, Claire, crie son amour à cette mère qui s’en va. Elle n’a pu trouver autre chose que ces post-it collés sur le frigo. C’est déjà beaucoup.
"Je n’ai pas besoin de grandes vacances. Je veux juste que tu ailles mieux. Je t’embrasse fort, Claire."
La mère en fait de même.
Toutes ces choses qu’on ne peut se dire de vive voix, les yeux dans les yeux, que l’on s’écrit. La peur de soi ? La peur de l’autre ? La pudeur ? A chacun sa manière de communiquer, de montrer son amour, d’exprimer ses regrets, et de laisser une lueur d’espoir aussi…..
"Je reste optimiste tout en me préparant au pire, maman. Ça te semble bien, comme compromis ? "
Alice Kuipers -Albin Michel jeunesse-242 pages



Lu dans le cadre du challenge épistolaire

5 commentaires:

  1. Ça a l'air super triste... j'aime bien la couverture cela dit, mais je ne suis pas sûre que j'aurais le courage de le lire :S

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  2. J'avais repéré ce livre il y a quelques temps mais mintenant il me tente encore plus !

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  3. je te note sur le blog.
    quand tu fais un article en lien avec le challenge épistolaire, laisse moi un petit mot (au cas où je ne le verrai pas).
    a+

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  4. Je vais acheter des actions chez Kleenex avant !

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  5. Pauline, laisse m'en un peu car je risque de te suivre dans l'aventure.

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