samedi 16 octobre 2010

Belle de jour


Malgré tout l’amour qu’elle lui porte, Séverine s’ennuie avec son mari et n’éprouve guère de plaisir. Elle fait un jour la connaissance d’un homme qui l’entraîne dans une maison clandestine. Curieuse et troublée, Séverine devient Belle de Jour tous les après-midi…
La lecture de ce court roman me laisse mal à l’aise ; non pas vis-à-vis de la prostitution, à l’égard de laquelle je ne porte aucun jugement, et, au risque de choquer certains, que je trouve socialement utile et quelque part libératoire, pour peu, bien entendu qu’elle soit librement consentie. Ce qui n’est pas toujours évident.
Ce qui me "dérange "c’est Séverine, bourgeoise frigide et oisive le matin et le soir, qui va s’encanailler l’après-midi, et qui fini par trouver son "bonheur «dans la violence, la rudesse , et la clandestinité d’un bordel, certes bien tenu d’une certaine Madame Anaïs, mais un bordel tout de même.
Je me demande ce qui la pousse à faire cela. Elle n’st pas dans le besoin financier, son mari est chirurgien, elle est parfaitement intégrée à cette vie bourgeoise Parisienne, et en profite largement. Certes sa petite enfance est marquée par ce que j’ai perçu comme un épisode d’attouchements appuyés. Le prologue, à ce sujet donne large part à l’interprétation. Est la honte de cet épisode, une blessure secrète jamais mise en mots ?
Est-ce son fantasme, tout simplement ?
Je la vois comme une femme enfant, un peu trop gâtée, qui a un mari un peu trop gentil. Il n’aurait pas fait de mal à Séverine de se faire secouer de temps en temps.
Le rythme du livre est assez tranquille, pour s’accélérer à parti du chapitre 8, car à force de jouer les cachotières, il arrive ce qu’il doit arriver : se faire voir au mauvais endroit, par la mauvaise personne. Sauf que la mauvaise personne ne s’avère pas si mauvaise que cela, et que ce n’est pas forcément les "méchants "qui paient les pots cassés…..
Cette lecture, pas désagréable en soi, ne restera pas un souvenir impérissable. Le film qui en a été tiré, non plus, je ne l’ai pas terminé ; je trouve même qu’il n’a pas très bien vieilli.
Joseph Kessel-Folio-178 pages
Lu dans le cadre d'une lecture en commun avec Parfum de livres

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