lundi 1 novembre 2010

Quand revient l'été

Chez nous, il y a les habitués, ceux qui reviennent chaque année à leur saison préférée, le début de l'été, ou encore lors des longues journées sèches d'août... Et voici que s'annonce Harry, un après-midi d'août de l'an de grâce 1994. Atteint d'un cancer du poumon, le célèbre financier Harry Wainwright veut absolument retourner encore une fois dans le modeste club de pêche à la mouche au fin fond de l'Etat du Maine où il a ses habitudes depuis trente ans. Pourquoi ? Quand revient l'été nous plonge dans l'histoire tourmentée d'une famille américaine brisée deux fois, par la Seconde Guerre mondiale, puis par celle du Viétnam, à la rencontre d'hommes et de femmes qui nous racontent leurs blessures — et finalement leur secret.
Quand revient l’été, quelle jolie phrase pour un livre lu à l’entrée de l’hiver !
Une jolie couverture, avec au centre de celle-ci un arbre dont on devine les couleurs automnales débutantes, un homme au premier plan, les pieds dans l’eau en train de pécher.
L’image est bucolique, tout come l’ambiance de ce livre. Je pensais au très beau film Et au milieu coule une rivière…….
Quatre parties encadrées par un prologue qui nous amène au sortir de la seconde guerre mondiale avec le retour des combats de Joe accompagné de sa femme et de leur fils Joe junior…..et d’un épilogue…..Chaque chapitre est en fait intitulé d’un nom de personnage qui sera le narrateur de ce chapitre là. Seul l’épilogue aura une voix différente, jamais entendue
Nous sommes dans l’Amérique profonde, pas celles des spéculateurs, des frimeurs ou des golden boys ; l’Amérique des grand s espaces, là où la nature reprend ses droits, là où ses habitants sont authentiques, ne s’embarrassent pas de paroles inutiles, là où la pudeur et la discrétion l’emportent.
Joe, le fils est marié à Lucy, et a repris le domaine familial où chaque année reviennent se remettre au vert les citadins, dont Harry, un fidèle des lieux depuis 30 ans.
Jordan est guide au domaine.
Les personnages, vont au gré de leur intervention tisser une histoire où se mêlent l’amour, l’Histoire avec un H, les secrets, car sinon, il n’y aurait as de piquant, la question de la fin de vie est de sa gestion.
Ce livre est à la fois reposant comme les rives d’une rivière au milieu de la nature, avec une indescriptible sensation de calme, mais sans qu’il n’y jamais la moindre longueur et que le lecteur n’éprouve la vilaine sensation de mollesse ni l’impression de faire du sur place. Une fois plongée dans ce livre j’ai eu beaucoup de mal à m’en extraire.
« Et je me suis haï moi-même aussi fort que j’ai pu haïr Harry, qui n’avait rien fait de mal sinon aimer un endroit et les gens qui y vivaient, avec tant de force que c’était là qu’il désirait mourir, et pas ailleurs. » p 469
Je remercie infiniment les éditions Le livre de poche et BoB pour cette lecture en partenariat, qui est pour moi un coup de cœur, et la découverte d’un auteur dont je suivrai les prochaines parutions.
Justin Cronin-Le livre de poche-538
Justin Cronin est l'une des valeurs montantes de la jeune littérature américaine. Lauréat du prix Pen-Hemingway pour Huit saisons (Mercure de France, 2003), il vit et enseigne à Houston, au Texas.

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