Un avocat frustré détourne des dommages-intérêts de ses clients ; un arnaqueur se prétend en partie amérindien pour ouvrir un casino ; un surveillant dans une maison de retraite manipule les patients et le personnel ; trois hommes partis en virée pour faire un don de sang s'arrêtent dans un club de strip-tease et finissent en prison ; la famille d'un homosexuel blanc atteint du sida demande à une vieille femme noire de le soigner jusqu'à sa mort... Dans un de ses livres les plus personnels, John Grisham nous emmène au coeur du comté du Mississippi où se déroulait déjà l'intrigue de son premier roman, Non coupable. Le sud des Etats-Unis et ses petites villes enclavées offrent, bien plus qu'un décor, un climat, un fil conducteur et constituent presque un personnage à part entière. Tantôt captivantes, tantôt émouvantes, ces Chroniques de Ford County décrivent les destins ordinaires ou extraordinaires de personnages qui se révèlent étonnamment proches de nous : leurs sentiments et leurs faiblesses, brossés avec justesse et souvent beaucoup d'humour, sont universels. Au détour d'une histoire, au creux d'un portrait, on découvre, s'il en était encore besoin, le talent de conteur de John Grisham.
J’ai fait connaissance avec John Grisham avec ses tous premiers romans policiers que j’ai lu avec délectations. Puis ceux-ci devenant au fil des parutions un peu routiniers, je m’en suis éloignée.
C’est la curiosité qui m’a poussée vers ce recueil de nouvelles, le genre n’étant pas habituel chez l’auteur.
Au cœur d’une petite ville de l’Etat du Mississippi, John Grisham compose 7 histoires qui placent l’humain comme dénominateur commun ; l’humain dans ce qu’il a de plus divers, en allant du meilleur au pire.
Lors de la lecture, je passe par presque tous les sentiments : la peur dans collecte sanglante, l’indignation dans havre de paix, le sentiment d’impuissance et d’espoir avec cette mère et ses deux fils dans dernier trajet, la honte et le dégoût dans dossiers poisseux, mais surtout l’émotion et l’espoir en l’humain dans un garçon pas comme les autres.
Les qualités de ce recueil ne manquent pas. En effet, les thèmes sont variés, la narration est de grande qualité. J’ai retrouvé la patte juridique de l’auteur dans quelques chroniques, et notamment un de ses sujets de prédilection qu’est la peine de mort, l’injustice. Nous sommes dans le sud, ne l’oublions pas.
Ces chroniques se lisent bien, sont de qualité et d’importance égale, même si j’ai moins aimé casino et huit ans après, sans forcément pouvoir y mettre une explication.
Mais, parce qu’il y a un mais, ce qui m’a gênée, c’est la forme littéraire en elle-même. En effet, pour m’y être récemment essayée, la nouvelle est pour moi difficile à lire : trop courte et trop longue à la fois, un manque d’unité dans la lecture, on « saute du cop à l’âne », je n’ai pas le temps de m’imprégner, de ce que je lis, de me concentrer que c’est déjà fini. Il y a toujours un sentiment d’inachevé, une impression de se disperser qui ne m’est pas agréable, et rend ma lecture hachée, tronçonnée.
Si j’ai pu prendre plaisir à cette lecture, c’est grâce au caractère sensé de ces histoires, aux qualités narratives, et à l’universalité de ce genre de chronique. John Grisham a dressé en un endroit précis, une photographie urbaine et sociétale. Mon cerveau cartésien, en tout cas, s’y est trouvé plus confortablement installé.
Je remercie chaleureusement Bob et les éditions Robert Laffont pour cette (re) découverte.
John Grisham-Robert Laffont-293 pages
Né en 1955, John Grisham a commencé sa carrière comme avocat dans une petite ville du Mississippi. Avec La Firme, parue en 1991, il a rencontré son premier grand succès de romancier. Depuis, il a vendu plus de soixante millions d'exemplaires dans le monde au travers de vingt-trois romans dont L’affaire Pélican, Le Maître du jeu, L'associé, La Loi du plus faible, Le Testament, L'héritage, Le Dernier Juré, Le Clandestin, L'accusé, Le Contrat, La Revanche et, plus récemment, L'infiltré, tous publiés chez Robert Laffont.
J'ai également lu ces nouvelles et je les ai aussi beaucoup apprécié. Je m'étais éloignée de John Grisham pour les mêmes raisons.
RépondreSupprimerJe faisais partie de cette lecture en partenariat j'aime les nouvelles et j'ai très bien accroché à celles là !
RépondreSupprimerCordialement !
Je n'ai jamais lu un seul roman de John Grisham, et pourtant j'adore les romans policiers.
RépondreSupprimerComme je n'aime pas trop lire des nouvelles, je pense que je commencerai par un autre titre.
les premiers sont bien: la firme, l'affaire pélican, le couloir de la mort,l'idéaliste, non coupable
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