mardi 14 décembre 2010

Lendemains de terreur


Dans cet ouvrage à la construction éblouissante, Lawrence Block révèle le secret de New York. En fait, la mégalopole n’est qu’une manière de grand village rempli d’individus de toutes sortes unis par des liens aussi solides qu’ils sont invisibles. Et qu’ils soient écrivain, ex-grand manitou de la police, galeriste, avocat spécialisé dans la défense des criminels ou drogué reconverti dans le nettoyage des hauts lieux de la vie nocturne, tous ces gens ont un point commun : un amour immodéré de cette ville qui les abrite. Voilà pourquoi lorsque, dans l’ombre terrifiante des attentats du 11 septembre, un tueur fou commence à livrer une guerre sans merci contre l’immense métropole, tous se sentent concernés.
Et désemparés devant cette machine à tuer qui frappe où et quand elle veut. Écrit dans un style à la fois lyrique et détaché, l’ouvrage est d’une grande violence, - en particulier dans la description de scènes érotiques qui pourront en choquer plus d’un.
Où l’illustre Grand Maître du roman policier américain définit ce qui, à ses yeux, constitue l’essence même de New York et dans un récit d’une grande violence raconte comment un tueur s’est mis en devoir de purger la mégalopole de tous les péchés qui s’y commettent.
Ce roman noir, car s’en est un contrairement à ce qu’indique l’éditeur, fut difficile à lire. Non pas à cause du style ; l’écriture est agréable, abordable, le livre segmentés en chapitres de longueur idéale.
Non, ça n’est pas. Un autre chose infiniment plus indéfinissable et pourtant verbalisable : la violence, le malaise ressenti parfois, et même souvent au cours de la lecture.
Et pourtant j’ai aimé cette lecture, malgré cette difficulté à avancer au rythme que j’aurais souhaité je n’ai pas songé à abandonner en cours de route comme j’ai pu le faire avec Richard Price avec lequel je faisais de temps à autre des parallèles.
Il ne s’agit pas d’un policier dans le sens noble du terme : certes il y a des crimes, mais on connaît très vite le méchant. L’intérêt de ce livre est ailleurs : New-York, mais surtout les New-Yorkais.
Ce livre est construit de manière assez particulière. Mais, ce qui se dégage de ce livre c’est la violence : la violence des circonstances, du cadre historique ; la violence des personnages, la violence érotique qui se dégage de ce livre. En effet l’auteur ne prend pas de gants pour décrire et mettre en scène certains de ses personnages, ses propos sont crus, jamais évoquées ou suggérés. Tout cela met souvent mal à l’aise. Pourquoi tout cela ? Pourquoi de cette manière là ? Dans quel but ? Si ce n’est pour l’auteur de relater à sa façon le 11 Septembre
Nous sommes donc en plein Manhattan, en 2002, quelques mois après les attentats du 11 septembre. La ville est en état de choc, les ruines fumantes, les habitants traumatisées (8 ans après ils le sont encore du reste). Un homme qui a tout perdu en ce 11 septembre sème la terreur dans la ville Et tout autour gravitent des personnages que rien ne rassemble hormis l’amour qu’ils ont tous pour leur ville, des êtres aussi complexes que New-York peut l’être.
Lawrence Block réussi à faire cohabiter un serial Killer plus maléfique que jamais, un avocat jouisseur, une galeriste nymphomane excentrique et débridée, un écrivain en mal d’inspiration, des éditeurs véreux, un ancien flic nostalgique de sa ville, l’alcolo des bas –fond de la ville.
J’ai aimé me retrouver dans l’atmosphère euphorique, contrastée, tourbillonnante de New-York, qui n’en finit pas d’inspirer les écrivains ; chacun ayant une vision qui leur est propre de cette ville.
J’avais découvert Lawrence Block avec Partage-Lecture avec un livre qui n’avait pas été un coup de cœur, mais cet auteur m’avait donné envie de revenir vers lui.
« Il y en avait foison, des tragédies, grandes ou petites, de la fondation de la ville au 11 septembre. L’histoire de la ville était celle de la mort violente »
« Il adorait New-York, suggéra un chroniqueur, et cette ville l’a trahi en lui prenant tous ceux qu’il aimait en l’espace d’une seule et horrible matinée. Et maintenant il assouvit une vengeance aussi horrible que tordue »
Lawrence Block-Seuil/Policiers-456 pages

4 commentaires:

  1. Malheureusement, je ne crois pas que j'y arriverais! La violence et moi ne nous accordons pas vraiment...

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  2. C'est soutenable.
    Comme je ne lis pas que cela, de temps à autre, cela passe

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  3. Bonsoir Mimi, c'est marrant de te retrouver souvent sur les même livres, j'en suis à la page 243 et sans concertation.

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  4. je suis accro de new-York....alors quel que soit le livre, je pars

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