dimanche 22 mai 2011

Le sang des pierres


Avec L’Heure trouble et L’Écho des morts, Johan Theorin s’est imposé comme un des maîtres du polar scandinave. Il revient ici sur son territoire de prédilection, l’île d’Öland, avec un suspense virtuose.

. À la fonte des neiges, les gens du continent réinvestissent l’île. Peter Mörner s’est installé dans une vieille maison dont il a hérité pour trouver la paix, loin de son père. De sa villa flambant neuve, Vendela Larsson regarde cette lande dont elle connaît tous les secrets. Quant à Gerloff, vieux loup de mer de 85 ans, il a voulu revoir, peut-être pour la dernière fois, le soleil de son enfance… Mais pour eux, le printemps ne sera pas comme les autres. La mort rôde en cette nuit de Walpurgis qui célèbre traditionnellement la fin de l’hiver, et les drames du passé, dont témoigne la couleur rouge sang de la falaise entre la carrière et la lande, resurgissent…
Ce thriller a toutes les qualités pour me plaire, pour faire oublier les autres livres en cours, me tenir suffisamment longtemps en place, et par conséquent me tenir éveillée, et choses rare…. me réveiller avant l’heure et me faire prendre mon bouquin avant ma tartine !!!

Un paysage, un pays, une atmosphère….Sur l’ile d’Öland en Suède, à l’est du pays, peu étroite mais haute .Elle se repeuple pour les fins de semaines, et l’été. L’auteur, restitue bien le cadre bucolique et sauvage des lieux. Un dépaysement fort agréable.
Un peu de surnaturel, et de légende….Nous sommes au pays des Trolls et des Elfes. Ils sont là, mais pas trop là ; juste ce qu’il faut pour donner « sa griffe » à ce roman.
Des personnages, en nombre, mais pas en grand nombre. Le lecteur s’y retrouve facilement .Ils ont leur part de mystère qui se lève petit à petit. Il y a les sympathiques, ceux qui le sont un peu moins…
Un style, que je retrouve dans le policier nordique. Malgré le rythme assez lent, l’action, cependant est marquée, et renforcée par des chapitres courts, voir très courts. J’ai aimé l’insertion de passages « flahback » qui ont pour mérite d’éviter une certaine monotonie, et une linéarité trop rigoureuse, et, des passages d’un journal qui distillera ici ou là les indices…
Ce thriller a l’originalité d’être bien écrit, avec classe et réserve. L’auteur ne fait ni dans le voyeurisme, ni dans le glauque, ni dans le pervers.
N’espérez pas trouver d’inspecteur survolté, additif, ou tonitruant .Non, tout se fait calmement, en accord avec la nature, les légendes, et ses habitants. Le suspense y est bien présent, sans ostentation, mais redoutablement efficace, parce qu’une fois dans mes mains, ce livre ne m’a plus quittée.
 Avec infiniment de plaisir je retrouverai l’auteur, découvert grâce à Livraddict, et les éditions Albin Michel, que je remercie chaleureusement.
 
 Johan Theorin-Albin Michel (Mars 2011)-426 pages
Né à Göteborg, Johan Theorin passe depuis l'enfance tous ses étés sur l'île d'Oland, au sud-est de la Suède, où se situe l'intrigue de ses trois romans, L'heure trouble (Albin Michel 2009), L'Echo des morts (Albin Michel 2010) et Le Sang des pierres, tous N° 1 sur la liste des best-sellers en Suède. Prix du meilleur roman policier suédois pour L'Heure trouble, il vient également de recevoir le prestigieux prix anglais l'International Dagger Award pour L'Echo des morts face à des adversaires aussi prestigieux que Stieg Larson ou Deon Meyer.
 Lu dans le cadre du défi scandinave en noir organisé par Prune

1 commentaire:

  1. J'ai moi-même le premier de Theorin sur ma pile. J'espère que ce sera aussi bien !

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