lundi 23 mai 2011

Ouragan

A La Nouvelle-Orléans, alors qu'une terrible tempête est annoncée, la plupart des habitants fuient la ville. Ceux qui n'ont pu partir devront subir la fureur du ciel. Rendue à sa violence primordiale, la nature se déchaîne et confronte chacun à sa vérité intime : que reste-t-il en effet d'un homme au milieu du chaos, quand tout repère social ou moral s'est dissous dans la peur ? Seul dans sa voiture, Keanu fonce vers les quartiers dévastés, au coeur de la tourmente, en quête de Rose, qu'il a laissée derrière lui six ans plus tôt et qu'il doit retrouver pour, peut-être, donner un sens à son existence... Dans un saisissant décor d'apocalypse, Laurent Gaudé met en scène une dizaine de personnages qui se croisent ou se rencontrent. Leurs voix montent collectivement en un ample choral qui résonne comme le cri de la ville abandonnée à son sort. Roman ambitieux à l'écriture empathique et incantatoire, Ouragan mêle la gravité de la tragédie à la douceur bienfaisante de la fable pour exalter la fidélité, la fraternité, et l'émouvante beauté de ceux qui restent debout.
Je me souviens avoir apprécié Eldorado sans que pour autant il m’en reste beaucoup de souvenir. Néanmoins j’attendais avec une certaine fièvre un autre Gaudé. Mon attente était –elle trop forte, ou bien le style Gaudé n’a pas ma préférence ? Le fait est qu’Ouragan refermé, je reste avec une certaine indifférence. Je ne me suis jamais sentie investie par cette lecture, jamais absorbée .Je l’ai suivie d’assez loin, pas vraiment concernée.

Ce roman est un kaléidoscope, une polyphonie. Douze chapitres le composent. Chaque chapitre mêle les voix d’une demi-douzaine de personnages que  l’on a parfois du mal à situer, et à remettre en place. L’auteur passe, en permanence d’un personnage ou d’un groupe de personnage à l’autre  dans chacun des chapitres ; et à mesure que les choses avancent ces passages se font de plus en plus courts. C’est un des aspects qui m’a gênée, et qui, sans aucun doute a contribué, de ma part à une retenue, et m’a pas permise de rentrer pleinement dans l’histoire.
Paradoxalement, l’histoire est intéressante. Nous sommes à la Nouvelle-Orléans, alors menacé par le cyclone Katrina. Laurent Gaudé met en valeur les exclus, les minorités, les pauvres, les laissés pour compte, et fait parler ces personnages là, ceux qui d’ordinaire n’ont pas la parole. Il y dénonce le sort de la communauté noire qui a le plus souffert de ce cyclone.
Parmi ces personnages, il y a Josephine, la vieille négresse (elle se définie ainsi), fière rebelle, têtue comme un mulet, résignée et révoltée à la fois, un rien provocatrice. C’est celle dont la voix est la plus forte dans ce roman ; elle y est plus présente…agaçante aussi parfois… « Moi Josephine Linc.Steelson….. » se plait-elle à répéter tout au long du livre…
Laurent Gaudé est assez bien parvenu à restituer l’ambiance noire, humide, et angoissante qui plane tout du long.
Laurent Gaudé-Actes Sud (Aout 2010)-189 pages
Romancier et dramaturge né en 1972, Laurent Gaudé a reçu en 2004 le prix Goncourt pour son roman Le Soleil des Scorta. Son oeuvre, traduite dans le monde entier, est publiée par Actes Sud.

Challenge ABC/Babélio : 19/26 [G]
Challenge 26 livres /26 auteurs: 12/26 [G]

Pour la Louisiane, 1/50        

3 commentaires:

  1. J'ai eu le même sentiment que toi, je suis restée "à la surface" de ce livre, alors que pourtant j'aime beaucoup Gaudé ! Sur le même sujet j'ai par contre beaucoup aimé "Zola Jackson" de Gilles Leroy....

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  2. j'ai aussi beaucoup aimé Zola Jackson

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