Elle était pauvre, irrévérencieuse, sensuelle, très belle et rebelle à toute autorité, sauf à celle du génie et de l’amour. Elle s’appelait Molly Allgood, elle fut une comédienne célèbre et elle eut pour amant l’un des plus fameux dramaturges irlandais, John Millington Synge. C’était en 1907. Elle avait dix-neuf ans, il en avait trente-sept. Il fut son Pygmalion, elle sa muse. Ils vécurent une passion sans borne. Mais leur différence sociale et religieuse, les conventions et l’austérité de la famille Synge, leurs amis même, tout et tous s’y opposèrent. Jamais ils ne purent se marier et Molly Allgood rompit avec l’homme de sa vie qui mourut peu après, en 1909, rongé par le bacille de Koch. Quarante-cinq ans plus tard, on retrouve l’ancienne actrice, réduite à la misère et hantant les rues de Londres par un matin brumeux. Peu à peu, les souvenirs resurgissent, comme l’amour et le désir pour ce Vagabond qui ne l’aura jamais quittée… De tous les romans de Joseph O’Connor, Muse est sûrement le plus grand, en tout cas le plus intense. À chaque page, le lecteur est ébloui, bouleversé. Voilà un livre forgé de lumière et d’airain.
Que je suis contente d’avoir terminé ce livre, non sans mal. S’il est indéniablement bien écrit, il est d’un abord difficile, voire parfois très difficile. Même lu à petites doses, ce livre ne parviendra pas à me séduire
C’est surtout le changement de narration qui m’a mis mal à l’aise ; non pas que je n’aime pas cela ; bon nombre d’ouvrage fonctionne de cette manière-là. Mais en ce qui concerne ce roman, l’auteur en use et en abuse sans que cela soit clair au départ.
En toute simplicité : je me suis ennuyée.
O’Connor s’inspire des amours passionnelles entre une comédienne et un dramaturge de 18 ans son ainé pour bâtir, de manière assez brouillonne pour moi, une fiction très libre, puisque lui-même l’explique au terme de son ouvrage.
Tout commence à la fin, alors que Molly erre dans Londres, imbibée d’alcool, à recherche du cachet pour survivre. Son grand amour n’est plus depuis longtemps, elle se souvient…..grand retour à ses débuts de comédienne. C’est sous la forme du « tu » qu’elle s’exprime, se parlant à elle-même….. C’est lourd D’autant plus lourd, que cela change souvent.
Que retirer d’une telle histoire ? Que cette histoire d’amour était vouée à l’échec : Synge, catholique bien né, dans une famille attachée à ses principes ; Molly , catholique moins bien lotie. Tous deux sont obligés de se cacher, et sont l’objet d’un rejet de leur famille et de leurs amis comédiens ? Le monde un peu spécial des comédiens ? En réalité, je me sens assez démunie, et à court d’argument à propos d’une lecture souhaitée, attirante sur le papier, et décevante à l’arrivée.
Un grand merci aux éditions Phébus et à Babélio pour m’avoir permis de lire ce livre dans le cadre de la masse critique.
Joseph O'Connor-Phébus-278 pages
Né en 1963 à Dublin, Joseph O’Connor est considéré comme l’un des écrivains irlandais les plus importants de sa génération. Son oeuvre est traduite en trente-cinq langues. Découvert en France en 1996 avec son recueil de nouvelles Les Bons Chrétiens (Libretto, 2010, préface de Hugo Hamilton), il est encensé par la critique des deux côtés de l’Atlantique lorsque paraît Desperados (Phébus, 1994), puis Inishowen (Phébus, 2001). A l’irlandaise (Robert Laffont, 1999), L’Etoile des mers (Phébus, 2003), Redemption Falls (Phébus, 2007) et Muse (Phébus, 2011) confirment l’immensité de son talent.
Challenge 26 livres/26 auteurs:24/26 [O]
Challenge ABC Critiques Babélio: 14/26 [O]
Challenge du 1% littéraire organisé par Hérisson.
15 ème lecture
Contrairement à toi j'ai beaucoup aimé ce roman. Certes sa construction est particulière et ça passe ou ça casse.
RépondreSupprimerPetite erreur (pardon !) : Synge était protestant bien né et non catholique bien né... D'ailleurs rarement un Protestant n'était pas "bien né" à l'époque en Irlande...