« Dans la loi de nos pères, Malek et moi étions des pestiférés, des impurs. Pour eux notre union était une malédiction. »
Ils étaient jeunes, beaux ; ils avaient l’avenir devant eux. Ils vivaient sur une terre, l’Algérie, où « les Juifs et les Arabes se côtoyaient depuis des siècles, bien avant le XIXe siècle et l’arrivée des Français. ».
Ils vivent leur amour comme ils l’entendent ; nous sommes au milieu des années 50, rien ne les arrêtent, ni les injonctions parentales, ni les conseils des religieux. L’auteur, jeune femme, se met dans la peau du jeune homme avec une rare sensibilité, et une bonne dose de sensualité, sans pour autant " dépasser la ligne jaune". Dans les propos de David, on devine déjà la culpabilité, et la crainte du regard de l’autre qui plus tard aura raison de lui.
Les temps se faisant plus troubles en Algérie, les Juifs étant soudains mis d’office du côté des Français, se voient obligés de choisir entre « la valise ou le cercueil », et David se voit tenu à rentrer dans le rang, lui que la vie n’a, entre temps pas épargné.
C’est la seconde partie, en totale rupture narrative avec la première et dernière, qui nous l’apprendra, sous forme de lettres écrites par Malek, son unique amour. Un amour dont il parle ainsi : « Notre amour devint une eau souterraine à protéger ; ses sillons pénétraient profondément en moi et ne laissaient rien qui fût sous son empire. »
L’auteur a su, habilement glisser, telles des dépêches de presse, de courtes phrases ou observations au fil des mois sur la quotidien en Algérie, rompant ainsi avec le lyrisme ambiant, et ancrant son roman avec l’Histoire.
L’ouvrage est particulièrement bien écrit, et bien équilibré. Il aborde un sujet douloureux, abordé sous un angle original. Ce fut pour moi une très heureuse découverte, que je dois aux éditions Serge Safran que je remercie tout particulièrement pour l’envoi de ce livre, et pour sa confiance.
4ème de couverture :
Alger, fin des années cinquante. Malek, jeune musulmane, n’a d’autre religion que celle des livres. David est un ébéniste juif de Batna. Ensemble ils vont vivre un amour fou alors que s’installe la guerre civile. Si Malek est décidée à vivre sa passion jusqu’au bout, David, lui, reste plus perméable au nouvel ordre du monde.
Loin des images sépia de l’Algérie de l’époque, Les Impurs lève le voile sur ce bastion de paix millénaire entre juifs et arabes, fait de jours communs et bariolés, éclaire à sa manière notre présent et ce que l’on nomme à tort l’entente impossible.
Dans ce roman d’une grande sensualité, Caroline Boidé nous montre combien par-delà la disparition et la guerre suffocante, écrire ouvre une espérance inouïe d’entendre les voix qui se sont tues et de voir enfin sans limites.
Quelques mots à propos de l'auteur:
Caroline Boidé est une jeune femme de trente ans, née d'une mère juive d'Algérie et d'un père originaire de France.
Les Impurs est son deuxième roman.
Ils étaient jeunes, beaux ; ils avaient l’avenir devant eux. Ils vivaient sur une terre, l’Algérie, où « les Juifs et les Arabes se côtoyaient depuis des siècles, bien avant le XIXe siècle et l’arrivée des Français. ».
Ils vivent leur amour comme ils l’entendent ; nous sommes au milieu des années 50, rien ne les arrêtent, ni les injonctions parentales, ni les conseils des religieux. L’auteur, jeune femme, se met dans la peau du jeune homme avec une rare sensibilité, et une bonne dose de sensualité, sans pour autant " dépasser la ligne jaune". Dans les propos de David, on devine déjà la culpabilité, et la crainte du regard de l’autre qui plus tard aura raison de lui.
Les temps se faisant plus troubles en Algérie, les Juifs étant soudains mis d’office du côté des Français, se voient obligés de choisir entre « la valise ou le cercueil », et David se voit tenu à rentrer dans le rang, lui que la vie n’a, entre temps pas épargné.
C’est la seconde partie, en totale rupture narrative avec la première et dernière, qui nous l’apprendra, sous forme de lettres écrites par Malek, son unique amour. Un amour dont il parle ainsi : « Notre amour devint une eau souterraine à protéger ; ses sillons pénétraient profondément en moi et ne laissaient rien qui fût sous son empire. »
L’auteur a su, habilement glisser, telles des dépêches de presse, de courtes phrases ou observations au fil des mois sur la quotidien en Algérie, rompant ainsi avec le lyrisme ambiant, et ancrant son roman avec l’Histoire.
L’ouvrage est particulièrement bien écrit, et bien équilibré. Il aborde un sujet douloureux, abordé sous un angle original. Ce fut pour moi une très heureuse découverte, que je dois aux éditions Serge Safran que je remercie tout particulièrement pour l’envoi de ce livre, et pour sa confiance.
Les impurs, Caroline Boidé
Serge Safran éditeur (12/01/2012)
160 pages
4ème de couverture :
Alger, fin des années cinquante. Malek, jeune musulmane, n’a d’autre religion que celle des livres. David est un ébéniste juif de Batna. Ensemble ils vont vivre un amour fou alors que s’installe la guerre civile. Si Malek est décidée à vivre sa passion jusqu’au bout, David, lui, reste plus perméable au nouvel ordre du monde.
Loin des images sépia de l’Algérie de l’époque, Les Impurs lève le voile sur ce bastion de paix millénaire entre juifs et arabes, fait de jours communs et bariolés, éclaire à sa manière notre présent et ce que l’on nomme à tort l’entente impossible.
Dans ce roman d’une grande sensualité, Caroline Boidé nous montre combien par-delà la disparition et la guerre suffocante, écrire ouvre une espérance inouïe d’entendre les voix qui se sont tues et de voir enfin sans limites.
Quelques mots à propos de l'auteur:
Caroline Boidé est une jeune femme de trente ans, née d'une mère juive d'Algérie et d'un père originaire de France.
Les Impurs est son deuxième roman.
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