Ces quelques
pages sont extraites des Facéties philosophiques, elles même extraites de la
correspondance de l’auteur parue en 1790… Cela ne date donc pas d’hier ;
et portant, ce texte, écrit dans un style truculent, est d’une incroyable
modernité.
Rien ne
change, les courtisans d’hier, ont produit les courtisans d’aujourd’hui. Ils ne
sont pas issus du même camp, mais en ont comme, leurs ainés, adopté les codes
et travers.
« Un bon courtisan ne doit jamais
avoir d’avis, il ne doit avoir que celui de son maître ou du ministre, et sa
sagacité doit toujours le lui faire pressentir ; ce qui suppose une
expérience consommée et une connaissance profonde du cœur humain »
Les
courtisans d’hier, sont les hypocrites d’aujourd’hui, ceux qui n’ont jamais le
courage de dire non, ceux qui sont toujours d’accord avec tout le monde, et maugréent
dans leur coin quand personne ne les voit ou ne les entend. Ces béni oui-oui
des temps modernes, prêt à tout pour ne pas passer à la trappe, jamais francs du
collier, le propos toujours enrobé, jamais polémique…. Oh, je les déteste ces
mielleux de tous poils… et pourtant, ils s’en sortent toujours !!!
« Un boudeur, un homme qui a de
l’humeur ou de la susceptibilité ne saurait réussir. »
Je remercie les éditions Allia, et libfly qui m’ont
permis de lire une autre littérature, celle qui qui ne se lit pas forcément
toute seule, mais une littérature qui nourrit l’esprit et la réflexion.
Essai sur l'art de ramper à l'usage des courtisans, Paul-Henri d'Holbrach
Allia-petite
collection (février 2010)
48 pages
4ème de couverture :
“Quel art,
quel empire sur soi-même ne suppose pas cette dissimulation profonde qui forme
le premier caractère du vrai courtisan ! Il faut que sans cesse sous les dehors
de l’amitié il sache endormir ses rivaux, montrer un visage ouvert, affectueux,
à ceux qu’il déteste le plus, embrasser avec tendresse l’ennemi qu’il voudrait
étouffer ; il faut enfin que les mensonges les plus impudents ne produisent
aucune altération sur son visage.”
A propos de l'auteur :
Haute figure
de la vie littéraire parisienne au XVIIIe siècle, le baron d'Holbach
(1723-1789) fut l'ami de Diderot, un collaborateur prolixe de l'Encyclopédie et
un athée fort convaincu. De sa lutte antireligieuse il fit le fondement de sa
philosophie de la nature et de sa philosophie morale.
Il me tente!! Ce genre de lecture se fait trop rare dans ma bibliothèques. Excellent ton avis, les citations sont... exquises!
RépondreSupprimerMerci Mimi, une lecture pleine de vérité
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