La seconde
étape de l’opération «un éditeur se livre » proposée par libfly et les éditions Allia,
nous emmène cette fois sur les chemins des idées, et de la citoyenneté. L’actualité
électorale du moment ne pouvait pas mieux convenir !!
La grèves
des électeurs…vaste programme que nous propose Octave Mirbeau dans ce court et
très incisif texte, paru pour la première fois dans Le figaro en 1888. Il fallait oser publier cela !!! Il fallait
oser défendre, dans un vénérable quotidien l’abstention. De nos jours, de tels
articles n’auraient aucune chance de voir le jour.
Au-delà d’une
apologie à l’abstention, il faut y voir une réflexion sur le sens même d’une arme redoutable qu’est le vote. Choisir
celle ,celui, ou ceux qui vont diriger nos institutions, en même temps que d’être
l’expression d’une liberté chèrement acquise au fil des années au prix parfois énorme,
est aussi une forme de conditionnement. Et c’est cela qui peut déranger…
A qui donne-t-on
le droit de vote ? Comment choisit-on celles et ceux que le votant va être
amené à choisir ? Quelle part de la volonté individuelle de chacun des votants
respecte-t-on réellement ? Quelle part de manipulation y a-t-il dans tout
cela ?
Je me
garderais bien de répondre, si tant est que je détienne les solutions. Ces
quelques pages m’ont juste davantage engagée vers un questionnement, quitte à
bousculer quelques certitudes…
« Plus bête que bête, plus
moutonnier que les moutons, l’électeur nomme son boucher, et choisit son bourgeois.
Il a fait des révolutions pour conquérir ce droit. »
Et même si
Octave Mirbeau avait raison, quel est le citoyen qui n’irait pas se battre pour
ce droit -là ?
La grève de l'électeur, Octave Mirbeau
Editions Allia (mai 2009)
44 pages
4ème de couverture :
« Les moutons vont à l’abattoir,
ils ne disent rien, eux, et ils n’espèrent rien. »
A propos de l'auteur :
Journaliste
influent, critique d’art défenseur des avant-gardes, pamphlétaire redouté,
Octave Mirbeau (1848-1917) a aussi été un romancier novateur et un dramaturge,
à la fois classique et moderne qui a triomphé sur toutes les grandes scènes du
monde. Ses écrits attestent de son antimilitarisme, de sa haine du dressage
intellectuel, familial et religieux qu’endure chaque individu.
Trop politique pour moi, je n'aime pas la politique. En plus, je ne vais jamais voter (oui je sais, honte à moi!) ;)
RépondreSupprimer