D’ordinaire,
je ne lis pas de poésie ; mes divers instituteurs et professeurs de
français m’en ont plus que dégoutée à force de me la faire réciter par cœur le doigt sur la couture de la blouse,
et à vouloir à tout prix me faire trouver ça beau alors que je n’y ai jamais
rien compris.
Au détour d’une
émission littéraire consacrée aux écrivains américains au sens large, j’ai aimé entendre
le poète s’exprimer, et lire quelques morceaux choisis.
Ainsi, j’ai
voulu aller un peu plus loin.
Ce qui
frappe avant tout, c’est que Ferlinghetti emploie une langue compréhensible,
contrairement à beaucoup de poètes ; une langue simple, des mots de tous
les jours.
Ce recueil,
est d’abord bilingue ; Ferlinghetti est francophone, et, a enseigné le
français. La version anglaise est largement accessible.
4 parties
composent ce recueil
Touriste des révolutions dans laquelle le poète d se veut
engagé, crie sa révolte, et dans laquelle l’anarchiste refait surface juste
après le 11 septembre. J’ai apprécié « J’attends » et « C’est
nous idiot », et, comme un clin d’œil, un « Notre père »
revisité plus conforme à notre époque.
Migrations réelles
& surréelles,
où il question de voyage, au sens propre comme au sens figuré. Les poèmes se
font très courts, ou très longs. La verve est déjà moins contestataire.
Un homme pétri
de culture antique, et française, et qui nous le rend bien.
« Acheté une bouteille de Vouvray
Et versé son bouquet
De campagne française
Dans les plaines de l’Amérique profonde
et cette fragrance
déferle sur moi
me renvoie dans un souffle
sur le flanc de cette colline pluvieuse
au bord de la Loire
Vouvray petit village
où j’avais posé mon sac à dos
et mes vingt-huit ans …… »
Allen, où le poète se fait compagnon, accompagnant ;
où l’ami tient la place
La prose y
fait son apparition.
Comment peindre la lumière, où le poète rend les armes, et se
fait plus doux, où les poèmes deviennent des invitations au voyage ; où le
poète se découvre
« Je suis le poète aveugle mais
pas Homère
je suis pour vous servir poète et peintre
aveugle…… »
Ce sont ces mots- là qui m’ont le plus touchés, qui m’ont plus parlés.
Pourquoi ?
Parce que !! En réalité, je n’en sais rien, c’est comme ça !!!
Mes ces
quelques lignes qui m’ont données envie d’aller plus loin, les voici:
La lumière changeante
« La lumière changeante à San Francisco
n’est en rien celle de la côte ouest
et moins encore la lumière perlée de Paris
La lumière de San Francisco
est une lumière de mer
une lumière d’île
Et la lumière du brouillard
qui enveloppe les collines
dérivant à la lumière tombée par-delà le Golden Gate
pour se coucher à l’aube de la ville….. »
Poète aveugle/Blind poet, Lawrence Ferlinghetti
Maelsröm
& Le veilleur (11/09/2004)
156 pages
(édition bilingue)
4ème de couverture :
« L’heure
est venue pour vous de parler
Vous
tous, amants de la liberté
Vous
tous amants en quête du bonheur
Vous
tous amoureux et dormeurs
Enfoncés
dans vos rêves intimes… »
A propos de l'auteur :
Lawrence
Ferlinghetti est né à Yonkers en 1919. En 1953 il fonde à San Francisco la
célèbre librairie City Lights à laquelle s'adjoindra dès 1955 la maison
d'édition du même nom. La publication du Howl de Allen Ginsberg, en 1956, et
son arrestation et procès pour obscénité, qui devait se conclure par un verdict
d'acquittement, attira l'attention du pays sur la Renaissance de San Francisco
et les écrivains du mouvement Béat. Auteur d'une quinzaine de recueils
poétiques, traducteur de Prévert et de Pasolini, romancier, dramaturge, son
œuvre s'ancre à la fois dans la tradition anarchiste américaine et dans le
surréalisme européen. Son recueil Coney Island of the Mind a été traduit en
neuf langues et a atteint près d'un million d'exemplaires.
Billet supplémentaire pour la Californie pour le challenge de Sofynet.
intéressant ! Hop, billet ajouté !
RépondreSupprimerMoi non plus je ne lis (presque) jamais de poésie, et moi aussi j'ai eu envie de lire ce poète après avoir vu son interview. Ton billet ne fait que renforcer cette envie !
RépondreSupprimerJe vais donc le commander...