samedi 12 mai 2012

L'invisible


Comme l’indique la sobre et éloquente couverture, c’est pièce après pièce que se construit ce roman…jusqu’à la dernière pièce. Et bien malin qui pourra la poser avant les autres. Je me suis bien laissé prendre ; par l’histoire qui happe le lecteur, et par le vilain qui s’est bien joué de moi tout au long de ces 400 pages. Pour mon plus grand bonheur.
Tout tourne autour de Jake revenu dans la maison de son père , peintre fécond en pleine démence, et qui se voit embarqué sur une sombre histoire de meurtre. Jake a certains pouvoirs, et cela intéresse beaucoup la police locale. A l’extrémité de Long Island, l‘ambiance n’est pas des meilleures, d’autant que l’ouragan du siècle pointe le bout de son œil.
Comment, à partir d’un millier de toiles, l’auteur va peindre à son tour une seule et même toile  qui va livrer sa propre vérité ?
Si Robert Pobi, antiquaire de son état, remet le monde de l’art au centre de son histoire, comme Jesse Kellerman l’avait fait avec les visages, j’ai trouvé que Pobi l’avait utilisé de manière on ne  peut plus subtile et machiavélique, pour servir au lecteur un thriller qui sort des sentiers battus.
Les personnages ont tous une personnalité très bien exploitée. Tout au long de ce roman, ce sont ces mots qui reviennent à Jake « écorché vif » Ecorchées, comme le seront toutes les victimes, écorché comme Jake qui cache bien des zones d’ombre, écorchée comme sa femme, elle aussi particulière, écorché comme le père dont on dit qu’il est fou…mais l’est-il vraiment tant que cela ?
Le ton est juste, bien dosé entre le beau parlé, et celui un peu moins classieux qui sied si bien au FBI. Si les scènes décrites ont de quoi  combler les amateurs du genre sans tomber dans l’extrême ; ceci dit, parfois, il faut rester accroché à son livre…heureusement, il s’agit d’une fiction !!!
La tension générée par la succession de meurtres, et de disparitions, est alimentée par le stress bien palpable qui va crescendo alors que l’ouragan arrive et s’abat sur la région…
Voilà, à mon humble avis, un premier roman abouti ; et un auteur à suivre.
Un petit bémol cependant, enfin deux… une quatrième de couverture qui en dit un peu trop, et le titre anglais the bloodman qui convient mieux que l’invisible.
Je remercie chaleureusement Fabienne Reichenbach des éditions Sonatine, pour cette nouvelle collaboration, et sa confiance. Encore une fois, cette maison aura su me surprendre, et me captiver.

L'invisible, Robert Pobi
Sonatine, 10/05/2012
420 pages


 
4ème de couverture :
Montauk, Nouvelle-Angleterre. Jack Cole revient pour la première fois depuis près de trente ans dans la maison où il a grandi. Son père, Jacob Coleridge, un peintre reconnu et célébré dans tout le pays à l’égal de Jackson Pollock, y vit reclus depuis des années, souffrant de la maladie d’Alzheimer. Son état a récemment empiré et une crise de démence l’a conduit à l’hôpital. Si ses jours ne sont pas en danger, ses moments de lucidité sont rares. Jack, qui a le corps entièrement tatoué d’un chant de L’Enfer de Dante, souvenir d’une jeunesse perturbée, est lui aussi un artiste en son genre. Travaillant en indépendant pour le FBI, il possède un don unique pour lire les scènes de crime et entrer dans l’esprit des psychopathes. Alors qu’un terrible ouragan s’approche des côtes, Dan Hauser, le shérif de la ville, profite de la présence de Jack pour lui demander de l’aider à résoudre un double assassinat, celui d’une femme et d’un enfant dont on ignore les identités. Devant la méthode employée par le tueur, Jack ne peut s’empêcher de faire le lien avec un autre crime, jamais résolu, le meurtre de sa mère lorsqu’il avait 12 ans. Alors que le village est bientôt coupé du monde par la tempête, les meurtres se succèdent et Jack est bientôt convaincu que son père connaît l’identité de l’assassin. La clé réside-t-elle dans les 5 000 mystérieux tableaux qu’il a peints inlassablement ces dernières années et qui semblent constituer une sorte d’étrange puzzle ? C’est dans l’esprit de son père que Jack va cette fois devoir entrer, comme il entre d’habitude dans celui des criminels, pour trouver une vérité complètement inattendue.
 
A propos de l'auteur :
Inlassable voyageur, Robert Pobi a longtemps travaillé dans le monde des antiquités. Il vit au Canada. L’Invisible est son premier roman.

Pour le challenge d'Anne.

4 commentaires:

  1. La couverture est superbe et le sujet semble intéressant (c'est peut-être un peu trop violent pour moi ??) Merci à toi aussi pour cette participation de qualité !

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  2. Cinq étoiles, c'est que ça doit être vraiment bon! Je le note et merci pour ce bel avis!

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  3. Ce polar fut une déception pour moi. A part la fin, je ne l'ai pas trouvé original.

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  4. Au fait, fais-tu à nouveau partie du prix FNAC? je viens de recevoir ma lettre.

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