L’idée de départ, consistant à suivre le parcours
semé d’embûches d’une africaine vivant depuis peu en France est excellente. Confronter
deux cultures, les difficultés d’adaptations, les regards posés sur ces femmes tiraillées
entre leurs désirs de liberté, et leur éducation rigoriste, aurait pu donner
lieu à un récit riche en couleur et en émotions.
Ce n’est pas tout à fait mon opinion une fois la
lecture achevée. J’ai apprécié le fait qu’il soit court, et qu’il se lise vite,
et facilement, malgré un style qui mériterait d’être perfectible.
Je n’ai en revanche pas du tout apprécié les multiples clichés que
contient le livre ; clichés qui finissent par lasser, voir agacer,
parfois.
En outre, j’ai été encore plus agacée par les coups
de griffes permanents donnés par la narratrice à sa terre d’accueil, « putain
de pays », ou par le dénigrement et la caricature de certains personnages.
Est-ce une réalité qui m’échappe, ou un parti pris de l’auteur ? Je ne
peux, et veux pas trancher.
J’ai eu le plus grand mal à rentrer en empathie avec
Khadidja, et tout son entourage également. Je suis en réalité assez peu
sensible aux affaires africaines, et à cette culture qui me laisse quelque peu indifférente.
Des fourmis dans la bouche, Khadi Hane
Denoël (18Août 2011)
Sélection
Prix Océans 2012
150 pages
4ème
de couverture :
Gratteurs d'écailles dans une poissonnerie, vendeurs
ambulants de montres de pacotille ou de statuettes en bois, journaliers payés
au noir pour décharger des sacs d'un camion, hommes à tout faire d'un
commerçant pakistanais qui revendait des pots de crème à l'hydroquinone censés
procurer aux nègres l'éclat d'une peau blanche, la leur ne faisant plus
l'affaire. Sur le marché Dejean, on trouvait de tout... Née au Mali, Khadîdja
élève seule quatre enfants à Paris, dans le quartier de Château-Rouge. Pétrie
de double culture, musulmane mais le doute chevillé au corps, elle se retrouve
exclue de sa communauté du fait de sa liaison avec Jacques, le père de son fils
métis. Cercle après cercle, depuis ses voisines maliennes jusqu'aux patriarches
du foyer Sonacotra et à ses propres enfants, Khadîdja passe en jugement. Mais
cette absurde comparution, où Africains et Européens rivalisent dans la bêtise
et l'injustice, réveille en elle une force et un humour inattendus. Tableau
intense de Château-Rouge, Des fourmis dans la bouche est porté par une écriture
inventive au ton très singulier, fondée par la double appartenance. Un roman
qui dit la difficile liberté d'une femme africaine en France.
A
propos de l’auteur ;
Née à Dakar en 1962, Khadi Hane vit en France. Elle
est l'auteur de romans et de pièces de théâtre, dont Sous le regard des étoiles (1998), Ma sale peau noire (2001) et Le
Collier de paille (2010).
Son parcours universitaire l'emmène de la
physique-chimie au commerce international, en passant par les langues
étrangères.
Aujourd'hui cadre commercial à Paris, elle est aussi
présidente de l'association "Black Arts and Culture".
5/26.....[H]
Pour le défi d'Opaline.
Je l'ai terminé, et j'ai beaucoup de mal avec la rédaction de mon avis. Je suis déçue, en un mot.
RépondreSupprimerJ'ai bien aimé ce roman. Même s'il m'a posé des problèmes au niveau des clichés qu'il véhicule et de l'enfermement dans lequel se trouve Khadidja. Des alternatives sont possibles mais elles les repoussent. Et c'est la tension même de Khadidja, la colère sourde qu'on entend dans ce personnage qui est à la limite de la rupture qui m'a intéressé.
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