Sur fond d’un climat de révolte en Guadeloupe, nous
suivons, sur un court moment, la triste destinée de Dieudonné. Cet homme, vient
d’être acquitté grâce à son avocat après le meurtre de sa maitresse.
Dieudonné se retrouve bien seul. Dans son errance
nocturne, il fit la connaissance de tout un tas de personnages, dont certains
sont imprégnés d’idéalisme politique, et indépendantistes. C’est sur la Belle Créole
qu’il trouve son dernier refuge…..
L’intérêt de ce roman réside dans sa construction d’une
grande finesse. Maryse Condé mêle présent et passé dans un fondu enchainé
permanent qui ne donne aucune lourdeur, et n’amène aucune confusion. C’est
ainsi que l’histoire et le quotidien immédiat de Dieudonné se révèlent au lecteur.
Ainsi, nous savons ce que représente la belle créole pour Dieudonné, nous
apprenons à le cerner, pour mieux appréhender ce qui l’amènera à son geste.
Maryse Condé manie une langue riche, pleine de saveur,
et de couleurs, en y ajoutant mots et locutions créole qui donnent rythme et
une touche de joie pour compenser une réalité insulaire loin des images de
cartes postales que peut parfois susciter les Antilles. La réalité n’est jamais
loin, mais suffisamment pour ne pas plomber le lecteur .Le réalisme, mais pas l’étouffement.
La belle créole, Maryse
Condé
Mercure de France (Mai 2001) / Folio (23 Avril 2003)
254 /303 pages
4ème
de couverture :
Lorsque Dieudonné, jardinier de son état, sort de
prison après avoir été acquitté pour le meurtre de Loraine, sa riche maîtresse
békée croqueuse de jeunes hommes, il se retrouve dans une ville au bord de
l'insurrection. Économie sinistrée, conflits sociaux, affrontements syndicaux
et politiques, haines raciales : en 1999, Port-Mahault vit des heures
difficiles. Dans cette ambiance délétère, Dieudonné, renié par sa famille et
par bon nombre de ses amis, retrouve tout naturellement le chemin de sa Belle
Créole, le bateau qui lui sert de refuge et de repère, vestige heureux d'un
passé révolu.Dans une langue fleurie et baroque, Maryse Condé livre peu à peu
les clés de ce mystérieux personnage frappé du sceau du malheur, figure
tragique d'une histoire d'amour passionnelle. Dans une nature luxuriante, elle
met en scène des personnages au grand cœur et aux nobles idéaux. Loin de tout
cliché exotique, La Belle Créole peint dans une tonalité sombre le destin d'un
grand héros romantique.
A
propos de l’auteur :
Née à Pointe-à-Pitre en Guadeloupe en février 1937,
Maryse Condé est l’auteur d’une œuvre considérable et maintes fois primée :
Ségou, La vie scélérate, Traversée de la mangrove, Moi, Tituba, sorcière noire
de Salem, Les Belles Ténébreuses, En attendant la montée des eaux, La vie sans fard (en 2012)… Après avoir
longtemps enseigné à l’université de Columbia, elle se partage aujourd’hui
entre Paris et New York. Maryse Condé, pour qui le devoir de
mémoire en ce qui concerne l’esclavage est primordial, préside le comité pour
la mémoire de l'esclavage, qui fut créé à la suite de la loi Taubira de 2001,
le reconnaissant comme crime contre l'humanité.
A ce titre, l'écrivaine proposa à Jacques Chirac
président de la république française de fixer une journée annuelle de
commémoration de l'esclavage, chose qui fut faite en 2006, en choisissant la
date du 10 mai.
Pour l'ile de la Guadeloupe (Antilles françaises) dans le challenge de Géraldine.
Pour le challenge de Calypso, lecture autour du mot beau.
Pour le challenge d'Opaline.
je ne connaissais pas ce titre de l'auteure. Je le garde en tête, car, ayant vécu en Guadeloupe, forcément, ce livre ne peut que m'intéresser !
RépondreSupprimerJe me rends compte avec ce challenge qu'il y a des tsa d'auteurs qui me sont inconnus !
RépondreSupprimerMerci !
Très bon livre , moi qui vient de la Guadeloupe je me reconnais a travers certain personnage j'ai particulièrement aimé les "Flash back" et puis Maryse condé est une visionnaire dans le fond car les évènements qu'elle cite dans son roman se sont reproduit en 2009 en Guadeloupe
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