On se laisse facilement bercer par le flux et le
reflux de Mare Nostrum. Cette mer tantôt sage, tantôt rebelle, cette mer témoin
des révoltes, qui accompagne ou cause la perte des exilés.
L’écriture est à l’image de cette mer, toujours en
mouvement. Elle porte le lecteur aussi bien qu’elle peut le balloter.
Margaret Mazzantini, traite avec délicatesse, et
vérité, un aspect historique assez méconnu qu’est le passé commun qu’ont eu
quelques années durant l’Italie et la Libye. De l’exil d’hier, à l’exil d’aujourd’hui,
il n’y a la mer en commun. Cette mer
qu’il faut traverser, dans un sens ou dans l’autre pour trouver refuge de
l’autre côté, pour y tenter une nouvelle vie
qui chassé par la faim, qui chassé par la guerre et la dictature.
Tout comme la France et l’Algérie, l’Italie et la
Libye vivent une relation complexe. L’auteur ne l’esquive pas, mais la laisse
infuser au travers de ses personnages pour qui elle n’est que tendresse et bienveillance
Deux femmes qui ne se connaissent pas, qui pourtant
partage ce même héritage, ce même poids qu’est l’exil, la douleur de ne pas se
sentir à sa place.
Angelina et les siens ont été chassés de Libye par
le dictateur au nom de la dette de la colonisation ; Jamila jeune veuve
emmène Farid loin d’un pays au bord de l’implosion dont le régime est à l’agonie.
Angelina et Jamila ne se rencontrent pas. On pourrait penser à deux histoires
différentes ; les deux sont subtilement mêlées.
La mer, le matin,
Margareth Mazzantini
Robert
Laffont-collection pavillons (23 Août 2012)
144 pages
Deux mères et deux fils que la
Méditerranée sépare.
Deux rives, deux pays, deux histoires
que l'Histoire avec un grand H relie pourtant.
A
propos de l’auteur :
Née à Dublin, fille d'un peintre irlandais et d'un
écrivain italien, Margaret Mazzantini a quarante-cinq ans. Actrice, romancière
et scénariste, elle consacre aujourd'hui sa vie à l'écriture et à sa famille. Après
Antenora, Écoute-moi et Venir au monde, La Mer, le matin est son quatrième
roman.
Passage par l'Irlande dans le challenge de Géraldine.
Pour le défi d'Opaline.
Une très beau sujet, et un très beau livre pour moi aussi...
RépondreSupprimerAh là nous sommes d'accord !
RépondreSupprimerCe livre ne peut que tenter : entre un titre aussi joli et ce que tu en dis.
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