« Ce n’est pas encore marche ou crève, mais le
rêve a vécu. »
Comme
des milliers, ils y croyaient. Ils ont répondu à l’appel de l’ouest, ont tout
vendu, se sont regroupés, et ont pris la direction de la Californie. Cela
devait être le point de départ d’une nouvelle vie, une promesse de prospérité,
et de bonheur….Ils ne savaient pas qu’ils avaient rendez- vous avec la mort, et
qu’ils transgresseraient l’un des pires tabou pour l’homme : celui de
manger ses semblables.
Récit
sans façon, sans esbroufe littéraire, ni verbiage inutile, Ma grand-mère
cannibale, se veut avant tout un témoignage à propos du plus funeste convoi de
migrant de la conquête de l’ouest. Fort bien documenté, il se dévore, et laisse
derrière lui à la fois une impression de
malaise et d’admiration pour ces gens qui ont lutté de toutes leurs forces
contre les éléments. Mary Ann Graves, féministe avant l’heure, femme au
caractère bien trempé, se fera laminer comme les autres, mais tirera de cette
épreuve une force invincible sans pour autant pouvoir les partager. Son arrière-
petite-fille, après de nombreuses recherches nous livre ici, l’histoire de ces
quatre familles, et rend un hommage simple et sincère à ceux qui ont partagé le pain de l’horreur.
Ma grand-mère
cannibale, France Bequette
Editions Prisma
(Janvier 2012)
185 pages
4ème
de couverture :
1846.
La famille Graves a construit de ses mains une petite ferme dans l’Illinois sur
des terres attribuées à Franklin Graves pour services rendus dans l’armée.
Franklin et Elisabeth ont cinq filles et trois garçons, un gros chien,
Alexandre, et un chat, Icare. Ces gens ordinaires aux goûts ordinaires vont
devenir des héros dont l’histoire est encore enseignée dans les écoles
américaines. Car cette année-là, tout devient extraordinaire. Des milliers de
chariots, le plus souvent tirés par des bœufs, se lancent sur une piste à peine
balisée par les pionniers. C’est la ruée vers l’Ouest……
A propos de l’auteur :
France
Bequette étudie l’anglais puis l’enseigne. Par goût de la pédagogie, elle
devient monitrice de ski dans les Alpes. Elle a collaboré à Ca m’intéresse, à
Culture et Communication, au Courrier de l’Unesco et à GEO, magazines pour
lesquels elle parcourt le monde en tous sens. Ayant postulé pour devenir membre
des Filles de la Révolution Américaine, après des recherches généalogiques
poussées, elle découvre que son ancêtre, émigré en Louisiane, avait, en 1711,
épousé une Indienne. France est alors admise dans la tribu des Weas et devient
Wapechicha Chichokwa, « le grand oiseau blanc ». Ayant décidé d’étudier une
autre personnalité étonnante de sa famille, elle réserve plusieurs années à son
arrière- grand-mère, Mary Ann Graves, célèbre cannibale du Far West et actrice
de l’histoire américaine, à qui elle consacre un livre.
Pour Le Nevada, dans le cadre du challenge de Sofynet.
Un récit très tentant à découvrir, je le note. Hop, billet ajouté ! Bon dimanche
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