« Au bord
de la mer, la brise fait voler le voile des femmes pour caresser
voluptueusement leur cou. C’est fou comme l’interdit nous apprend à jouir de
peu. »
Court
et premier roman qui a l’allure autobiographique, Je viens d’ailleurs nous
plonge au cœur de l’Iran noir, cet Iran des Mollah qui au nom d’Allah en ferme,
brime, isole, et au final finit par tuer à petit feu les femmes de ce pays.
Depuis
la fin du régime impérial, pas forcément au meilleur de sa forme, jusqu’à l’installation
du régime théocratique, la narratrice nous narre cette traversée chaotique,
cette jeunesse sacrifiée, ces vies volées. Si, elle, a pu s’exiler, partir faire
ses études, et se reconstruire ailleurs, combien n’ont eu d’autres choix que de
se recroqueviller, et s’étioler ?
Chahdortt
Djavann, s’exprime ici directement en français, langue qui n’était pas la
sienne au départ, et d’une bien jolie manière. Avec réalisme, elle montre l’absurdité
du régime, ses horreurs, ses compromissions, et ses limites.
La muette, paru en 2008,
m’avait laissé un excellent souvenir ; nul doute que je reviendrai vers d’autres
ouvrages de cet auteur qui à mon sens
est pleine de talent.
Je viens
d’ailleurs, Chahdortt Djavann
Editions
Autrement (Janvier 2002)/ Folio (Novembre 2005)
112/176 pages
4ème
de couverture :
"
Il y a des souvenirs plus graves que la
vie elle-même. La brûlure se fait sentir après le coup. Les dire, les redire,
et même peut-être un jour les écrire, ailleurs, autrement, dans une autre
langue, permettrait de les conjuguer au passé, de les faire entrer dans un
livre, comme une vie vécue autrefois par une narratrice inconnue, anonyme,
comme un récit qui se raconte et pourrait être le mien, le vôtre ou celui d'une
autre. "
je
viens d'ailleurs raconte par fragments vingt ans de la vie d'une jeune
Iranienne révoltée par la violence du régime islamique installé par Khomeyni en
1979. La voix de la narratrice, claire, juste, teintée de lyrisme persan, nous
fait rejoindre, à chaque page, un quotidien souvent insoutenable et jusqu'ici
complètement ignoré par l'Occident.
A propos de
l’auteur :
Née
en 1967 en Iran, Chahdortt Djavann grandit à Téhéran où elle vit avec sa mère
et ses quatre frères et sœurs aînés. Son père, Pacha Khan, est emprisonné par
le shah, après la révolution de 1979.
Très
jeune, c’est l’exil : après être passée par Istanbul, elle atterrit à Paris en
1993. Ne parlant pas français, elle connait des conditions de vie difficile,
enchaînant les jobs précaires, avant de rentrer à l’Ecole des Hautes études en
sciences sociales, où elle étudie l’anthropologie.
En
2002, elle publie son premier roman, ‘Je viens d’ailleurs’ et raconte comment
elle a gardé la tête haute. Un an plus tard, ‘Bas les voiles !’ pamphlet
s’élevant contre le port du voile, ici et ailleurs, lui vaut une notoriété
subite.
Pour le défi d'Anne .
Pour le défi d'Opaline.
Passage en Iran pour le tour du monde d'Helran .
Il est noté. Il doit y avoir une coquille, je ne comprends pas ta dernière phrase ?
RépondreSupprimerJe dois justement lire La muette. je ne connaissais pas ce titre que tu présentes ici. je le lirai aussi. Et je ne peux que te conseiller, chaleureusement "je ne suis pas celle que je suis".
RépondreSupprimerj'ai lu " je ne suis pas celle que je suis " de cette auteur et j'ai bien aimé
RépondreSupprimer(http://lireetrelire.blogspot.fr/2011/11/je-ne-suis-pas-celle-que-je-suis.html) à découvrir !de mon coté je pense que je vais noter votre titre