« En
partant pour Saint-Jacques, je ne cherchais rien et je l’ai trouvé. »
« Le Chemin
est d’abord l’oubli de l’âme, la soumission au corps, à ses misères, à la
satisfaction des mille besoins qui sont les siens. Et puis rompant cette routine
laborieuse qui nous a transformés en animal marchant, surviennent ces moments
de pure extase pendant lesquels, l’espace d’un simple chant, d’une rencontre, d’une
prière, le corps se fend, et tombe en morceaux et libère une âme que l’on
croyait avoir perdue. »
Médecin
humanitaire, ambassadeur choyé devant qui toutes les portes s’ouvrent, ou impeccable
dans son habit vert sous la coupole de l’Académie….. Difficile d’imaginer cet
homme quasiment seul, sa « Mochila » sur le dos à laquelle pendouille
une coquille St Jacques, méconnaissable tant il s’est « clochardisé ».
Et pourtant, c’est bien lui ; lui finalement n’a pas choisi de faire
Compostelle, mais qui a été choisi par Compostelle.
C’est
cette expérience de Jacquet, que Jean-Christophe Rufin raconte presque malgré
lui, puisqu’au départ il n’avait pas l’intention d’en faire un livre, à la
demande de cette maison d’édition spécialisée dans les récits de montagne.
Si
fidèle à lui-même, sa plus est belle et soignée, c’est dans un style plein d’humilité
que Jean-Christophe Rufin se dépouille au fur et à mesure de ses titres et
honneurs, et revient à l’essentiel.
A
chaque Jacquet son expérience, sa vision du pèlerinage, ses motivations. Le
sien fut une série de rencontres (et de drague, mais là, l’auteur est plus
énigmatique…), d’anecdotes, de réflexions, de situations cocasses et risibles,
d’auto-dérision De ce récit équilibré, se dégagent une grande humanité, et une extrême simplicité sans qu’à aucun moment
son auteur ne sacrifie le goût des bons mots et des belles tournures, ni ne
tombe dans la banalité.
« En même temps que je subissais l’inconfort
et que je pressentais les souffrances qu’il me fallait endurer, j’éprouvais le
bonheur de ce dépouillement. Je comprenais combien il était utile de tout
perdre, pour retrouver l’essentiel. »
Immortelle
randonnée, Jean-Christophe Rufin
Editions
Guérin (Avril 2013)
258
pages
Prix
Nomad’s 2013
4ème
de couverture :
Jean-Christophe
Rufin a suivi à pieds, sur plus de 800 km, le "Chemin du Nord"
jusqu'à Saint-Jacques de Compostelle. Beaucoup moins fréquenté que la voie
habituelle des pèlerins, cet itinéraire longe les côtes basques et cantabrique
puis traverse les montagnes sauvages des Asturies et de Galice.
"Chaque
fois que l'on m’a posé la question « Pourquoi êtes-vous allé à Santiago ?»,
j’ai été bien en peine de répondre. Comment expliquer à ceux qui ne l'ont pas
vécu que le Chemin a pour effet sinon pour vertu de faire oublier les raisons
qui ont amené à s'y engager ? On est parti, voilà tout."
Galerie
de portraits savoureux, divertissement philosophique sur le ton de Diderot,
exercice d'autodérision plein d'humour et d'émerveillement, "Immortelle
randonnée" se classe parmi les grands récits de voyage littéraires.
On
y retrouvera l'élégance du style de l'auteur du Grand Cœur et l'acuité de
regard d'un homme engagé, porté par le goût des autres et de l'ailleurs.
A propos de l’auteur :
Jean-Christophe
Rufin, médecin, pionnier du mouvement humanitaire a été ambassadeur de France
au Sénégal de 2007 à 2010. Il est l'auteur de romans désormais classiques tels
que "L'Abyssin», "Globalia", "Rouge Brésil", prix
Goncourt 2001. Il est membre de l'Académie française depuis 2008.
Prix Nomad's 2013, pour le challenge de Laure .
Effectivement, j'ai eu le livre entre les mains puis reposé mais j'ai vu une crtique me semble -il sur le journal de 13h d'Elise Lucet et ce la m'avait bien plus... courage les vacances approchent...
RépondreSupprimeravec le sourire
Tu es très enthousiaste. Comme je n'ai jamais lu Ruffin, je ne dis pas que je n'essayerai pas avec celui-ci.
RépondreSupprimerC'est un auteur qui m'attire et ce titre me tente aussi beaucoup ! je l'ai déjà noté :)
RépondreSupprimerMerci pour ta participation et belle journée ! :D