«Mais il se connaissait suffisamment pour savoir que les raisons extérieures de
ses colères servaient bien souvent d’alibi à des raisons plus profondes. La
colère est comme une balise à la surface
de l’eau, lui avait dit un jour un homme avisé. Ce que vous prenez pour le
motif de votre colère n’est que la partie visible du problème. »
Il
coule une retraite à peu près tranquille (on apprendra au fil de l’ouvrage que
la réalité est un peu moins belle) dans un coin paisible et verdoyant de l’Etat
de New-York, avec Madeleine sa femme qui le couve. Il a été un excellent
inspecteur du NYPD. Dave Gurney conserve quelques séquelles de sa vie d’avant,
mais en lui sommeille toujours le flic
qu’il a été. Quand une de ses connaissances vient lui demander de jeter un œil discret
sur sa fille bien décidée à déterrer une vielle affaire non résolue pour le
compte d’une émission de télé-réalité, Dave ne tergiverse pas longtemps. C’est
avec la fougue du flic dans l’âme qu’il va s’investir, et y entrainer famille
et amis.
On
y découvre un homme dont la psychologie et les blessures nous sont révélées
avec justesse et intelligence.
Ancien
publicitaire, John Verdon brosse un portrait en règle de la télé réalité, et de
ses dérives. Tout comme nous ne sommes pas en reste sur les rivalités délétères
entre les divers services de police américains, les insuffisances des services
du FBI.
L’auteur
privilégie le côté psychologique, à l’enquête policière pure, en faisant en
sorte que la tension soit de plus en plus forte au fur et à mesure de la lecture.
A la faveur de chapitres de longueur moyenne, le lecteur se sent comme pris au
piège, ne pouvant que difficilement lâcher son livre.
Je
note une mention particulière pour l’évocation de l’environnement. C’est avec
beaucoup de plaisir que j’ai sillonné avec Dave, et ses acolytes ce coin d’Amérique
parsemé de forêts et de lacs.
Mon
seul, tout petit, bémol, aura été de
prendre en cours de route les ouvrages de John Verdon, et ne pas avoir suivi
dès le départ le parcours de Dave.
Un
grand merci aux éditions Grasset et Livraddict pour l’opportunité de
livre cet ouvrage.
Ne réveillez pas
le diable qui dort, John Verdon
Grasset (Mars
2013)
528 pages
4ème
de couverture :
«
Pendant dix ans, je me suis endormi dans la paix de ma justice et de mon
message au monde. Forcez-moi à reprendre les armes et le prix sera terrible.
Arrêtez ce que vous êtes en train de faire. Arrêtez tout de suite où il y aura
à nouveau du sang, encore plus de sang. Vous êtes prévenus. Ne troublez pas ma
paix. »
Dix
ans après sa terrible série d'assassinats, le « Bon Berger » se réveille
lorsqu'une journaliste entreprend une série documentaire pour tenter de percer
le mystère de son « manifeste ». Pour tout le monde, l'affaire était classée...
Pour
tout le monde, sauf pour l'ex-enquêteur vedette du New York Police Department,
Dave Gurney, qui est persuadé que le FBI et ses profilers se sont trompés.
Menacé
de tous parts, abandonnés par ses amis, Gurney sait qu'il doit affronter le
plus terrible des prédateurs, un serial killer qui reprend du service...
A propos de l’auteur :
Né
en 1942, John Verdon, ancien publicitaire, a pris sa retraite à 53 ans pour se
consacrer à l’écriture. Après 658, premier roman qui fut l’une des révélations
thriller de l’année dernière, puis N'ouvre pas les yeux, il récidive en beauté
avec ce deuxième opus des aventures de l’inspecteur Gurney.
Pour le challenge de Liliba
J'aime bien quand des policiers et thrillers il y a un côté psychologique...je prends note
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