Malrich
et Rachel Schiller, deux frères nés en Algérie d’une mère algérienne et d’un
père allemand, Hans.
Deux
frères envoyés par leurs parents chez le tonton Ali en banlieue parisienne pour
un avenir meilleur.
Deux
frères au destin différend ; Rachel le lettré et éduqué, Malrich qui l’est
moins et vit dans sa cité au milieu des islamistes, voit de près les ravages de
l’islam des caves, mais refuse et dénonce de toute son âme cette dérive.
Ce
roman, qui se base sur une histoire vraie, est construit de manière originale.
Il est la confrontation du journal des deux frères Schiller. Malrich découvre
celui de Rachel au moment de sa mort. Et c’est pour lui l’occasion d’aller à la
découverte du passé de son père tragiquement disparu quelques années plus tôt
avec sa mère victimes des années noires en Algérie, et du profond marasme dans
lequel son frère est tombé alors qu’il cherchait désespérément la vérité.
Boualem
Sansal confronte ici trois périodes tragiques à priori différentes mais qui au
fond ont leur dénominateur commun. De la folie meurtrière nazie, à la manipulation
religieuse dans les banlieues parisiennes et ses populations laissées à elles
même, en passant par la vague terroriste des années 90 en Algérie, c’est pour
Boualem Sansal l’occasion de dénoncer toutes les exactions humaines d’où qu’elles
viennent. Il a pris le risque de rester dans son pays tout en continuant, au
fil de son œuvre à s’attaquer à ce qui ronge depuis des lustres la société algérienne.
L’écriture
de Boualem Sansal est sensible, précise, et colle de près aux personnages qu’il
met en lumière. Elle va droit au but, sait se faire percutante.
Après
Rue Darwin, le village de l’Allemand me conforte à poursuivre à explorer l’œuvre
de cet auteur.
Le village de
l’allemand, Boualem Sansal
Gallimard
(Janvier 2008)/Folio (Septembre 2009)
272/304 pages
Grand prix RTL-Lire 2008
4ème
de couverture :
Les
narrateurs sont deux frères nés de mère algérienne et de père allemand. Ils ont
été élevés par un vieil oncle immigré dans une cité de la banlieue parisienne,
tandis que leurs parents restaient dans leur village d'Aïn Deb, près de Sétif.
En 1994, le GIA massacre une partie de la population du bourg. Pour les deux
fils, le deuil va se doubler d'une douleur bien plus atroce : la révélation de
ce que fut leur père, cet Allemand qui jouissait du titre prestigieux de
moudjahid... Basé sur une histoire authentique, le roman propose une réflexion
véhémente et profonde, nourrie par la pensée de Primo Levi. Il relie trois
épisodes à la fois dissemblables et proches : la Shoah, vue à travers le regard
d'un jeune Arabe qui découvre avec horreur la réalité de l'extermination de
masse ; la sale guerre des années 1990 en Algérie ; la situation des banlieues
françaises, et en particulier la vie des Algériens qui s'y trouvent depuis deux
générations dans un abandon croissant de la République. «À ce train, dit un
personnage, parce que nos parents sont trop pieux et nos gamins trop naïfs, la
cité sera bientôt une république islamique parfaitement constituée. Vous devrez
alors lui faire la guerre si vous voulez seulement la contenir dans ses
frontières actuelles.» Sur un sujet aussi délicat, Sansal parvient à faire
entendre une voix d'une sincérité bouleversante.
A propos de
l’auteur :
Boualem
Sansal vit à Boumerdès, près d'Alger en 1949. Il a fait des études d'ingénieur
et un doctorat en économie.
Il
était haut fonctionnaire au ministère de l'Industrie algérien jusqu'en 2003. Il
a été limogé en raison de ses écrits et de ses prises de position.
Son
premier roman, "Le serment des barbares", a reçu le prix du premier
Roman et le prix Tropiques 1999.
Son
livre Poste restante, une lettre ouverte à ses compatriotes, est resté censuré
dans son pays. Après la sortie de ce pamphlet, il est menacé et insulté mais
décide de rester en Algérie.
Un
autre de ses ouvrages, Petit éloge de la mémoire est un récit épique de
l'épopée berbère.
Boualem
Sansal est lauréat du Grand Prix RTL-Lire 2008 pour son roman Le Village de l'Allemand sorti en janvier
2008.
Son
dernier ouvrage, Rue Darwin (2012) a
reçu le prix du roman arabe 2012.
Prix RTL-Lire 2008, pour le challenge de Laure .
Merci pour cette participation :)
RépondreSupprimerJe ne suis pas très en avance, je manque de temps :) bonne soirée !
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