dimanche 5 mai 2013

Le village de l'allemand


Malrich et Rachel Schiller, deux frères nés en Algérie d’une mère algérienne et d’un père allemand, Hans.
Deux frères envoyés par leurs parents chez le tonton Ali en banlieue parisienne pour un avenir meilleur.
Deux frères au destin différend ; Rachel le lettré et éduqué, Malrich qui l’est moins et vit dans sa cité au milieu des islamistes, voit de près les ravages de l’islam des caves, mais refuse et dénonce de toute son âme cette dérive.

Ce roman, qui se base sur une histoire vraie, est construit de manière originale. Il est la confrontation du journal des deux frères Schiller. Malrich découvre celui de Rachel au moment de sa mort. Et c’est pour lui l’occasion d’aller à la découverte du passé de son père tragiquement disparu quelques années plus tôt avec sa mère victimes des années noires en Algérie, et du profond marasme dans lequel son frère est tombé alors qu’il cherchait désespérément la vérité.

Boualem Sansal confronte ici trois périodes tragiques à priori différentes mais qui au fond ont leur dénominateur commun. De la folie meurtrière nazie, à la manipulation religieuse dans les banlieues parisiennes et ses populations laissées à elles même, en passant par la vague terroriste des années 90 en Algérie, c’est pour Boualem Sansal l’occasion de dénoncer toutes les exactions humaines d’où qu’elles viennent. Il a pris le risque de rester dans son pays tout en continuant, au fil de son œuvre à s’attaquer à ce qui ronge depuis des lustres la société algérienne.
L’écriture de Boualem Sansal est sensible, précise, et colle de près aux personnages qu’il met en lumière. Elle va droit au but, sait se faire percutante.

Après Rue Darwin, le village de l’Allemand me conforte à poursuivre à explorer l’œuvre de cet auteur.
Le village de l’allemand, Boualem Sansal
Gallimard (Janvier 2008)/Folio (Septembre 2009)
272/304 pages
Grand prix RTL-Lire 2008

4ème de couverture :
Les narrateurs sont deux frères nés de mère algérienne et de père allemand. Ils ont été élevés par un vieil oncle immigré dans une cité de la banlieue parisienne, tandis que leurs parents restaient dans leur village d'Aïn Deb, près de Sétif. En 1994, le GIA massacre une partie de la population du bourg. Pour les deux fils, le deuil va se doubler d'une douleur bien plus atroce : la révélation de ce que fut leur père, cet Allemand qui jouissait du titre prestigieux de moudjahid... Basé sur une histoire authentique, le roman propose une réflexion véhémente et profonde, nourrie par la pensée de Primo Levi. Il relie trois épisodes à la fois dissemblables et proches : la Shoah, vue à travers le regard d'un jeune Arabe qui découvre avec horreur la réalité de l'extermination de masse ; la sale guerre des années 1990 en Algérie ; la situation des banlieues françaises, et en particulier la vie des Algériens qui s'y trouvent depuis deux générations dans un abandon croissant de la République. «À ce train, dit un personnage, parce que nos parents sont trop pieux et nos gamins trop naïfs, la cité sera bientôt une république islamique parfaitement constituée. Vous devrez alors lui faire la guerre si vous voulez seulement la contenir dans ses frontières actuelles.» Sur un sujet aussi délicat, Sansal parvient à faire entendre une voix d'une sincérité bouleversante.

A propos de l’auteur :

Boualem Sansal vit à Boumerdès, près d'Alger en 1949. Il a fait des études d'ingénieur et un doctorat en économie.
Il était haut fonctionnaire au ministère de l'Industrie algérien jusqu'en 2003. Il a été limogé en raison de ses écrits et de ses prises de position.
Son premier roman, "Le serment des barbares", a reçu le prix du premier Roman et le prix Tropiques 1999.
Son livre Poste restante, une lettre ouverte à ses compatriotes, est resté censuré dans son pays. Après la sortie de ce pamphlet, il est menacé et insulté mais décide de rester en Algérie.
Un autre de ses ouvrages, Petit éloge de la mémoire est un récit épique de l'épopée berbère.
Boualem Sansal est lauréat du Grand Prix RTL-Lire 2008 pour son roman Le Village de l'Allemand sorti en janvier 2008.
Son dernier ouvrage, Rue Darwin (2012) a reçu le prix du roman arabe 2012.

  Prix RTL-Lire 2008, pour le challenge de Laure .





2 commentaires:

  1. Merci pour cette participation :)
    Je ne suis pas très en avance, je manque de temps :) bonne soirée !

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