Classé
policier, ce livre ne l’est finalement que dans ces dernières lignes. Il s’agit
avant tout d’une épopée historique relatant les faits de résistance de quelques
individus, héros anonymes comme il en eût tant durant la seconde guerre
mondiale, et dont personne ne parle jamais.
Entre
la mort d’un gamin retrouvé noyé à quelques pas de sa pension, et le fin mot de
l’histoire, c’est en immersion avec le père de ce petit qui se souvient de ses
années de résistance dans le Pas de Calais, et de sa déportation…
Ouvrage
un peu original donc dans sa conception, plus près du roman noir, et de la
fresque socio-historique que du policier, ce livre m’a marquée par la simplicité,
et la profondeur de de Jean, ouvrier sans histoire que l’Histoire a broyé. Didier
Daeninckx s’inspire d’ailleurs de faits réels.
Bien
écrit, ce livre se lit avec à la fois gourmandise et gravité. Je ne serais pas
allée le chercher s’il ne m’avait pas été offert pour l’achat de deux autres
polars. Le hasard a parfois du bon.
La mort n’oublie
personne, Didier Daeninckx
Denoël (Janvier
1989)/ Folio policier (1999)
192/189 pages
Prix Ancres Noires 2005
4ème
de couverture :
8
mars 1963. Le jeune Lucien Ricouart, isolé dans une pension pour apprentis,
s'acharnant à domestiquer sa solitude, est retrouvé mort noyé dans un bassin
après que ses camarades l'aient traité de «fils d'assassin».Un professeur
efface dans la boue, sous la pluie, son dernier message et son cri de révolte
qui affirme au contraire et jusque dans la mort : «Mon père n'est pas un
assassin». Vingt-cinq ans plus tard, un jeune historien enquête sur la vie de
ce père. Sur cet homme au passé d'ouvrier dans le nord de la France. Sur son
parcours de résistant. Sur ce qu'il est advenu après- guerre qui autorise des
gamins à pousser l'un des leurs au désespoir.
A propos de
l’auteur :
Né
en 1949, à Saint-Denis, issu d'une famille contestataire : son
arrière-grand-père a déserté en 1870 et fuit la Belgique pour la France, son
grand-père a déserté, lui aussi, en 1917. Influencé par sa famille, il sera
proche du parti communiste pendant toute sa jeunesse.
Didier
Daeninckx a exercé pendant une quinzaine d'années les métiers d'ouvrier
imprimeur, animateur culturel et journaliste localier. En 1982, les éditions Le
Masque publient son premier roman, Mort au Premier Tour, écrit en 1977 !
Daeninckx, en lisant le quatrième de couverture, découvre que celui qui l'a
rédigée a complètement dénaturé l'intrigue. Particulièrement déçu, il va
refuser sa réimpression et ira même jusqu'à le réécrire quelques années plus
tard, n'en gardant que les trois premières lignes et le dernier mot.
En
1984, il publie Meurtres Pour Mémoire dans la Série Noire de Gallimard. Il a
depuis fait paraître une trentaine de titres qui confirment une volonté
d'ancrer les intrigues du roman noir dans la réalité sociale et politique.
Plusieurs
de ses ouvrages ont été publiés dans des collections destinées à la jeunesse
(Syros-Souris noire, Page Blanche chez Gallimard, Flammarion). Il est également
l'auteur de nombreuses nouvelles qui décrivent le quotidien sous un aspect
tantôt tragique, tantôt ironique, et dont le lien pourrait être l'humour noir.
Il
a obtenu de nombreux prix (Prix populiste, Prix Louis Guilloux, Grand prix de
littérature policière, Prix Goncourt du livre de jeunesse…), et en 1994, la
Société des Gens de Lettres lui a décerné le Prix Paul Féval de Littérature
Populaire pour l'ensemble de son œuvre.
Pour le challenge de Liliba
Prix Ancres noires 2005, pour le challenge de Laure .
Pour le challenge de Calypso, lecture autour du mot mort.
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