Petit,
mais costaud !!
Erneste
Gaines, réussit en peu de mots, là où d’autres se seraient éternisés, à
poser de manière claire et sans appel,
ce que fut la ségrégation; cette vie dans les états du sud, où conformément aux
usages les " nègres" passaient
par la petite porte.
Qu’à
cela ne tienne, Copper, ne l’entend pas de cette oreille. Il est bien décidé à
faire valoir ses droits du sang.
Certes,
les choses ne bougent pas d’un coup de baguette magique, mais la résistance
prend forme dans les jeunes générations, alors que les plus anciennes acceptent
leur sort. La différence est nette dans ce roman. Si Cooper ne craint pas d’affronter
son maitre, Félix, ne veut pas faire de vague et comprend mal cette prise de
conscience et ce vent de révolte qui gronde.
Dans
une langue conforme à celle des plantations, et une style narratif se
rapprochant du langage parlé (qui au départ peut surprendre, et se laisse finalement adouber), Ernest Gaines.
Le
face à face entre les deux hommes est empreint à la fois de dignité et d’audace,
de calme et de haine à peine contenue.
« Et puis vous avez utilisé autre chose-une de
vos créations-cette chose que vous avez appelée la loi. Elle est écrite par
vous et pour vous et ceux de votre espèce, et tout homme qui n’est pas de votre
espèce devait l’enfreindre tôt ou tard… Je n’ai utilisé qu’une petite partie de
vos créations. »
Par la petite
porte, Ernest J.Gaines
Liana Levi, 1996/Piccolo
,2010
110/112 pages
4ème
de couverture :
Copper,
le fils métis et illégitime du maître blanc, revient dans la plantation où il
est né. Appelé à rendre visite à son oncle, il refuse de passer par la petite
porte à l’arrière de la maison, comme l’impose pourtant la tradition
ségrégationniste de Louisiane. Son refus est le point de départ d’un bras de
fer lourd de sens.
A propos de l’auteur :
Ernest
J. Gaines, né en 1933 dans une plantation de Louisiane, rejoint à l'âge de quinze ans avec sa famille
la Californie où il s'attelle plus sérieusement à ses études et commence à lire
avec passion, tout en regrettant que « son monde » ne figure pas dans les
livres. Il décide donc d'écrire pour le mettre en scène et publie ses premières
nouvelles dans un magazine en 1956, suivies de plusieurs romans. Il s'affirme
comme un des seuls écrivains américains à peindre un Sud en évolution, où les
Noirs de la nouvelle génération s'opposent aux anciens dans une quête de
dignité. La mutation est porteuse de conflits et de drames, car les règles du
jeu ne sont plus codifiées. Ernest J. Gaines est aujourd'hui considéré aux
États-Unis comme un des auteurs majeurs du «roman du Sud», et le grand prix de
la critique américaine (National Book Award) lui a été décerné en 1994 pour
Dites-leur que je suis un homme.
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