
Sur
une décennie, nous suivrons Marie sortant à peine de l’adolescence pour entrer
de plein fouet dans la vie de femme, de mère et d’ouvrière. De 1967 avant que
la révolte gronde, à 1978, à l’heure des premiers bouleversements industriels,
Nathalie fait revivre cette population ouvrière dure à la tâche dont la vie est
rythmée par les cadences à l’usine, et les espoirs de jours meilleurs.
C’est toute cette période si particulière que
dissèque Nathalie Démoulin avec précision, et sous une plume riche, et un style
dépouillé. Si Ivan, le frère revenu détruit d’Algérie traverse mal cette période ; si les
sœurs semblent se couler dans le moule,
Marie mène en sourdine son combat pour vivre sa vie, et à s’émanciper .
La
grande bleue est un très beau portrait de femme, sans ostentation, et si vrai
qu’on y plonge sans retenue.
Un grand merci à l'amie qui me l'a offert.
La grande bleue,
Nathalie Démoulin
Editions du
Rouergue (Août 2012)
205 pages
4ème
de couverture :
En1967,
en Franche-Comté, Marie est encore lycéenne quand elle tombe amoureuse d'un
jeune bûcheron, se retrouve enceinte et se marie. Alors qu'elle rêvait d'une «
vie à soi », différente de celle de sa mère, à l'âge de vingt ans elle a déjà
deux enfants, et comme nombre de jeunes filles d'origine populaire de l'époque,
son destin est tracé. Le jeune couple quitte sa forêt natale pour une HLM de
Vesoul, et tous deux entrent à l'usine, chez Peugeot. Au travers des dix années
qui suivent, c'est le grand basculement de l'après-68 que Nathalie Démoulin
nous raconte, celui de la condition des femmes et de la classe ouvrière. Dans
ce roman d'une vie, elle tisse remarquablement histoire intime et extime, pour
nous raconter les destins de Marie et de ses proches – notamment celui de son
frère Ivan, détruit par la guerre d'Algérie et qui finira par rejoindre le
Front National.
A propos de l’auteur :
Nathalie
Démoulin est née en 1968 à Besançon. Elle est l'auteur de deux romans publiés
dans la brune : Après la forêt (2005)
et Ton nom argentin (2007).
Une de mes découvertes de la dernière rentrée littéraire... ce roman m'avait "parlé" !
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