lundi 12 août 2013

Barrio Flores


« Dans le barrio Flores, on ne savait pas écrire. L’école n’existait pas ; ou plutôt si mais il n’y en avait qu’une, sans maîtres, à ciel ouvert, toujours pleine de centaines d’élèves dissipés qui ne jamais ne la quittaient car ses leçons étaient sans fin :  cette école c’était la rue, qui apprend toutes les choses, , bonnes ou mauvaises, la vie et la mort, les sourires et les larmes. »

Les courts ouvrages de Philippe Claudel ont la particularité d’être particulièrement soignés ; tant sur le plan du contenu que du contenant.
Après le café de l’Excelsior, Quartier, Barrio Flores est le troisième petit bijou paru chez cet éditeur nancéien.
Philippe Claudel s’associe pour la seconde fois avec le photographe Jean-Michel Marchetti dont les clichés accompagnent sans ostentation les instants de vie du Barrio Flores, quartier aux allures de bidonville de Cuba. Ces chroniques sont autant de clichés empreints d’une infinie tendresse pour ses habitants dont la misère ne parvient à atteindre ni la bonne humeur, ni la débrouillardise.
Sous la plume de « petite musique », un gamin espiègle au doux nom de Juanito, nous faisons connaissance avec ces oubliés, ces petits, les sans noms, "les pas grand-chose"  des favelas, ces petites gens qui pourraient tout autant être ceux à nos porte que l’on ne voit plus.
Dans cette atmosphère nostalgique, la vie, l’amour, les sourires ne sont jamais bien loin.


Barrio Flores, Philippe Claudel et Jean-Michel Marchetti (photographies)
Editions de la Dragonne, 2000
98 pages


4ème de couverture :

« La pluie dévalait sur les tôles et les affiches de notre taudis. On voyait sur l’une d’elle le visage déchiré d’une actrice américaine, Linda Sontherbird, déguisée en gitane pour les besoins d’un film, Folies d’amour. Ses yeux étaient bordés de noir, les cils courbés caressaient la peau de ses joues et à la place de ses lèvres, Pepe Andillano avait ménagé une sorte de petite fenêtre où l’on pouvait apercevoir les grilles du port et les proues des cargos.
Dis Pepe, quand est-ce qu’on partira dans la bouche de Linda pour faire le tour du monde ? Demandai-je sans cesse en écoutant le chant des sirènes et des oiseaux.  »


 


 

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