« Dans le barrio
Flores, on ne savait pas écrire. L’école n’existait pas ; ou plutôt si
mais il n’y en avait qu’une, sans maîtres, à ciel ouvert, toujours pleine de
centaines d’élèves dissipés qui ne jamais ne la quittaient car ses leçons
étaient sans fin : cette école c’était
la rue, qui apprend toutes les choses, , bonnes ou mauvaises, la vie et la
mort, les sourires et les larmes. »
Les
courts ouvrages de Philippe Claudel ont la particularité d’être particulièrement
soignés ; tant sur le plan du contenu que du contenant.
Après
le café de l’Excelsior, Quartier, Barrio Flores est le troisième petit bijou
paru chez cet éditeur nancéien.
Philippe
Claudel s’associe pour la seconde fois avec le photographe Jean-Michel
Marchetti dont les clichés accompagnent sans ostentation les instants de vie du
Barrio Flores, quartier aux allures de bidonville de Cuba. Ces chroniques sont
autant de clichés empreints d’une infinie tendresse pour ses habitants dont la
misère ne parvient à atteindre ni la bonne humeur, ni la débrouillardise.
Sous
la plume de « petite musique », un gamin espiègle au doux nom de
Juanito, nous faisons connaissance avec ces oubliés, ces petits, les sans noms,
"les pas grand-chose" des favelas, ces petites gens qui pourraient tout autant être ceux à nos porte que
l’on ne voit plus.
Dans
cette atmosphère nostalgique, la vie, l’amour, les sourires ne sont jamais bien
loin.
Barrio Flores, Philippe Claudel et Jean-Michel Marchetti
(photographies)
Editions de la Dragonne,
2000
4ème de
couverture :
« La pluie dévalait
sur les tôles et les affiches de notre taudis. On voyait sur l’une d’elle le
visage déchiré d’une actrice américaine, Linda Sontherbird, déguisée en gitane
pour les besoins d’un film, Folies d’amour. Ses yeux étaient bordés de noir,
les cils courbés caressaient la peau de ses joues et à la place de ses lèvres,
Pepe Andillano avait ménagé une sorte de petite fenêtre où l’on pouvait
apercevoir les grilles du port et les proues des cargos.
Dis Pepe, quand est-ce
qu’on partira dans la bouche de Linda pour faire le tour du monde ? Demandai-je
sans cesse en écoutant le chant des sirènes et des oiseaux. »
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