« Depuis le début
des temps l’argent sale permettait d’accomplir de belles chose. »
Dans
un pays à l’aube nous avions fait connaissance
au sortir de la grande guerre avec Danny Coughlin, l’ainé d’une fratrie et
digne fils d’un valeureux capitaine de police Thomas.
Joe,
le cadet ne prendra pas le même chemin que son ainé, profitant de la
prohibition pour se remplir les poches. Etre un hors la loi, telle est son
ambition.
« Pour moi, il n’y
a pas d’autres règles que celles qu’on se fixe soi-même. »
Dans
ce second volet d’une trilogie, c’est l’histoire de ce fils hanté par l’ombre
du père avec lequel les relations n’ont jais été simples.
« En principe tu étais
celui de nos enfants qui aurait du combler la distance entre ta mère et moi. ()
Alors tu as pu constater par toi- même que cette brillante idée n’a pas fonctionné.
On ne répare pas ce qui est cassé chez l’autre, Joseph. Et on ne change pas sa
destinée. »
Se déroulant sur une période de neuf années,
cette fresque se veut nettement plus intimiste que l’opus précédent. L’éventail
de personnages se fait plus resserré. Ils donc à mon sens plus travaillés, et malgré
leur noirceur, et leur immoralité, on finit par les trouver attachant.
Joe,
en particulier nous est montré dans toute sa complexité ; à la fois le
gosse qui n’a pas eu toute l’attention qu’il aurait souhaité, et qui adulte s’est
créé un personnage de gangster au cœur d’artichaut.
Le
climat historique est bien documenté ; le contexte général bien abordé. Les maux récurrents de l’Amérique sont là et
nous tiennent jusqu’au bout.
Les
gangs se voient dans l’obligation de se diversifier, la prohibition a asséché d’autant les finances du pays qu’elle n’a
rempli les caisses de la pègre. Les malfrats sont condamnés à s’exiler, à
trouver d’autres débouchés ; ils sont prêts à tout pour pérenniser leur business.
De
Boson à la Floride, jusqu’à Cuba, Dennis Lehane nous entraine sur des chemins
où affaires et sentiments ne font pas toujours bon ménage. Mieux vaut ne pas fricoter
sur les platebandes de ses rivaux, cela pourrait s’avérer dramatique. La
vengeance est un plat qui se mange froid.
Sans doute Dennis Lehane a-t-il une idée
dernière la tête en jetant quelques pierres à propos des relations dangereuses
entre Cuba et les USA….
Dennis
n’a pas son pareil pour ferrer son lecteur et le tenir accroché jusqu’à la
dernière ligne. Le récit est vivant grâce à un savant mélange de dialogue et de
narration ; et ce malgré un schéma narratif que j’aurais préféré un peu
moins linéaire.
Ce
second volet n’en demeure pas moins un très bon livre ; une lecture
estivale idéale.
Ils vivent la nuit, Dennis Lehane
Rivages, Mars 2013
530 pages
4ème de
couverture :
Boston,
1926. En pleine Prohibition, l'alcool coule à flots dans les speakeasies et
Joe, le plus jeune fils du commissaire adjoint Thomas Coughlin, est bien décidé
à se faire une place au sein de la pègre. Il commence par braquer un bar
clandestin appartenant à un caïd local et, surtout, commet l'erreur de séduire
sa maîtresse. La vengeance ne se fait pas attendre et Joe se retrouve derrière
les barreaux. C'est là qu'un vieux parrain, Maso Pescatore, se charge de son
"éducation" et que la carrière de Joe va prendre son essor. De la
Floride à Cuba, Joe fait son chemin, pavé d'embûches, de luttes et de
trahisons, parmi ceux qui "vivent la nuit". Mais au détour du chemin
l'attend aussi une grande histoire d'amour...
A propos de l’auteur :
Dennis
Lehane est né en 1966 à Boston, source d'inspiration de ses romans. Il s'est imposé comme l'un des grands auteurs
noirs contemporains. Trois de ses romans ont été adaptés au cinéma : Mystic
River par Eastwood, Gone Baby Gone par Ben Affleck et Shutter Island par Martin
Scorsese.
La ronde des "gros livres" chez Tête de litote .
Pour L'état de la Floride, dans le cadre du challenge de Sofynet.
Il me semble que j'ai un de ses livres dans ma PAL... à vérifier !
RépondreSupprimerUn auteur que j'ai très envie de découvrir ! Hop, billet ajouté. Bonne semaine
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