« Les artistes en
Russie ont des rêves sublimes, ses ivrognes, des rêves minables. Qu’importe,
ils rêvent tous. »
Curieux
roman que celui-ci dont les chapitres sont numérotés en en sens inverse. Passée
la surprise, l’idée d’avoir entre les mains une histoire originale pour étreint fortement, vous fascine, et
finalement vous emporte au beau milieu de la Taîga pour un voyage fascinant
entre réalité et mythe.
J’ai
aimé ce temps passé entre ces trois hommes semblant venir d’ailleurs, en particulier
pour Vladimir et Oleg pour lesquels les
lieus sont si familiers, si étranges, et si attachant.
Quel
mystère, ce Colin, dont l’exécution du concerto de Rachmaninov le paralyse. Vous
connaissez ce chef-d’œuvre ? Moi, oui, je pourrais presque le fredonner
par cœur tant il beau, et me bouleverse ; il est si difficile et si exigeant. Et pour qui s’intéresse
un peu à Rachmaninov, ce concerto-là n’arrive pas par hasard dans la vie du
compositeur. Et ce n’est peut-être pas un hasard non plus si Colin a tant de
difficultés pour parvenir à le jouer….
De
cette amitié entre Colin et Vladimir, va déboucher une rencontre qui doit
garder tout son mystère pour ne pas gâcher le plaisir de lecture de celles et ceux,
qui comme moi auront envie d’aller se perdre dans la forêt sibérienne, d’ouvrir
la porte à l’irrationnel, et, de se
laisser bercer par la poésie musicale du dernier des romantiques,
Il
se dégage de l’écriture d’Olivier Beys beaucoup de charme, d’humour teinté de tristesse,
une musicalité qui vous entraine loin,
et hors du temps.
Je
remercie infiniment Laure des éditions Albin Michel pour l’envoi de ce livre ,
et tout le bonheur de lecture ressenti.
« Vous aimez la
musique ? S’intéressa Colin.
Ceux qui peuvent s’en
passer, à mon avis, ne sont pas dignes de notre espèce. Je prétends que les
oreilles humaines sont faites pour écouter de la musique, que c’est là leur
vraie destination. On les gâche si on les emploie à écouter les bruits du monde… »
Concerto pour la main
morte, Olivier Bleys
Albin Michel, Août 2013
240 pages
4ème de
couverture :
A
Mourava, village perdu de Sibérie centrale, le temps n’ a pas vraiment d’
importance. L’hiver approche, la neige commence à tomber. Quelques postes de
télévision rattachent les hommes à la réalité du XXIe siècle. Mais personne ne
les regardent, leur préférant l’alcool qui fait chanter et aide à oublier. Le
seul à refuser les verres de vodka, c’est Vladimir Golovkine, homme des bois et
éboueur, qui rêve de prendre un bateau pour Krasnoïarsk, la grande ville en
amont du fleuve. Mais il n’a pas d’argent pour s’acheter un billet. Un jour
débarque du bateau Colin Cherbaux, accompagné de son piano. Interprète raté, sa
main droite refuse de lui obéir dès lors qu’il entame l’exécution du concerto
n°2 en do mineur de Rachmaninov, une composition reconnue pour sa difficulté.
Une amitié se noue entre les deux hommes. Vladimir, en bon géant, finit par
conduire Colin chez Oleg, un ancien astronaute devenu ermite, guérisseur à ses
heures et qui pratique l’hypnose...
A propos de l’auteur :
Olivier
Bleys a suivi une formation à la fois technologique et littéraire. Dès son
adolescence, il se prend de passion pour l'écriture et compose plusieurs
manuscrits remarqués. À vingt-deux ans, il publie un conte, "L'Île",
primé par la Ville de Lyon. En 1995, les éditions Arléa font paraître son
deuxième roman,"Le Prince de la Fourchette", qui lui vaut le prix
Jean Carmet et une bourse de création de la Région Rhône-Alpes. Son troisième
roman, "Pastel", édité chez Gallimard en septembre 2000, obtient
plusieurs récompenses dont le prix François Mauriac de l'Académie Française. Il
est traduit à l'étranger (Allemagne, Portugal), fait l'objet d'une adaptation
télévisée et de nombreuses rééditions (poche, club du livre...). Outre les
romans, Olivier Bleys publie régulièrement des récits de voyage en
collaboration avec le photographe Christophe Bourgeois (aux éditions Fer de
Chances : "Madagascar, premiers pas au pays d'argile" ; "Mali
face à face"). Dès lors, Olivier Bleys participe à plusieurs
manifestations littéraires, tant en France qu'à l'étranger, dont la rencontre
Lettres Frontière à Genève et les IIIe Jeux de la francophonie à Madagascar. Il
effectue également des résidences d'auteur à Rochefort et à la villa Mont-Noir,
maison familiale de Marguerite Yourcenar. Concepteur et scénariste multimédia,
il est aussi conférencier sur le thème de l'écrit et des nouvelles
technologies.
Le
XIXe siècle et l'univers de Jules Verne sont au cœur de son inspiration. Le
premier tome de la série Chambres Noires, crée en 2010 avec Yomgui Dumont, a
été sélectionnée à Angoulême en 2011.
Et pour savoir de quoi l'on parle.......
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RépondreSupprimerune lecture que j'ai beaucoup appréciée également!
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