« On te répète toujours qu’il ne faut pas dire des mensonges,
mais sans mensonges, je serais déjà à l’orphelinat. »
Marina Mander, dans ce relativement
court ouvrage, nous invite dans les méandres de la psychologie d’un enfant
d’une dizaine d’année confronté à la mort de sa mère qu’il tente de cacher par
tous les moyens tant il redoute de se retrouver à l’orphelinat.
Luca est un enfant sans papa, et vit
avec sa mère et son chat qui prend une place non négligeable au sein de cette
famille monoparentale.
Dans ce texte, Marina Mander a su
redonner corps à toute la complexité de l’enfance. Les mots et la syntaxe
révèlent la maturité, les fragilités, l’innocence, le côté désinvolte, et
facétieux, et la spontanéité d’un enfant confronté à l’implacable, conscient,
mais pas tout à fait non plus, cherchant à l fois l’esquive, l’oubli, le déni,
et la vérité.
Cet enfant se pose mille et une
question, parvient à faire sourire (parfois), à émouvoir (souvent). C’est
surtout le naturel de son expression qui fait mal.
Donner la parole à l’enfant s’avère
difficile, tant il faut trouver le ton juste, le format idéal. Sans pour
autant, comme l’indique l’éditeur, lire en apnée et secoué de frisson (ce n’est
pas mon genre), l’ouvrage un poil trop long à mon goût, et au final trop
nébuleux, n’est pas dénué d’intérêt, et malgré les réserves, a su me captiver,
mais pas, et faut-il sans désoler…, me faire frissonner.
Le premier vrai mensonge, Marina Mander
Presses de la cité (Août 2013)
199 pages
4ème de couverture :
Agé d'une dizaine d'années, Luca vit
seul avec sa mère et son chat Blu. Lorsqu'un matin, sa mère ne se réveille pas,
le petit garçon, affolé à l'idée qu'on puisse l'envoyer dans un orphelinat,
décide de taire sa mort et de continuer à mener une existence en apparence
normale. C'est son premier vrai mensonge. L'histoire qu'il livre au monde
extérieur est si bien ficelée qu'il finit par se convaincre qu'il n'est pas
orphelin.
Entre cruauté – celle d'une situation
tragique – et légèreté – celle de l'enfance –, ce roman poignant est porté par
son narrateur, Luca, un personnage inoubliable. Empreint de fraîcheur et
d'inventivité, regorgeant d'expressions et de jeux de mots, son parler,
véritable rempart contre la réalité, laisse sans voix.
A propos de l’auteur :
L'Italienne Marina Mander vit à Milan
(née en 1962). Après avoir travaillé dans la communication, elle a suivi une
formation en psychologie clinique à l'université de Turin. Auteur de nouvelles,
d'une pièce de théâtre et d'un essai, elle écrit également pour des magazines.
Le Premier Vrai Mensonge est son deuxième ouvrage publié en France.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire