Anéanti
par la mort d’Andrea au corps de rêve, Michelangelo, qui a déjà sculpté la si
belle Pieta de St Pierre de Rome, déserte Rome pour Carrare à la recherche du
marbre qui servira au tombeau que le pape vient de lui commander.
Pietra
Viva, la pierre vive est au centre ce superbe roman, voyage à la fois
artistique et intérieur pour le maître.
Si
tout au long de ce parcours, Michelangelo façonne dans son esprit sa prochaine
œuvre, il fera également des rencontres décisives pour franchir ce deuil si
douloureux. Avec Michele, orphelin comme lui, il affrontera son passé pour
mieux le dépasser.
Abordant
une courte période du maître, Leonor de Récondo parvient avec brio et poésie à
toucher le lecteur aussi fort que le font les sculptures de Michelangelo,
à laisser dans son sillon la douceur et
la rondeur d’un marbre.
Tout
en délicatesse, Pietra Viva nous livre quelques réflexions sur les mystères de
la création, et les tourments des artistes.
Comme
dans le très beau Rêves oubliés,
Léonor de Récondo emploi chaque mot avec justesse sans s’égarer dans
l’infini ; la bonne note, le bon accord, au bon moment ; ni plus ni
moins. Chaque ligne de ce roman rappelle que Leonor de Récondo est avant tout
une musicienne.
Un
pur plaisir de lecture.
Je
remercie les éditions Sabine Wespieser qui m’ont permis avec beaucoup de
gentillesse et confiance de lire en
avant- première ce livre.
Pietra Viva, Léonor de Récondo
Sabine Wespieser, août
2013
225 pages
4ème de
couverture :
(extrait)
Michelangelo,
en ce printemps 1505, quitte Rome bouleversé. Il vient de découvrir sans vie le
corps d’Andrea, le jeune moine dont la beauté lumineuse le fascinait. Il part
choisir à Carrare les marbres du tombeau que le pape Jules II lui a commandé.
Pendant six mois, cet artiste de trente ans déjà, à qui sa pietà a valu gloire
et renommée, va vivre au rythme de la carrière, sélectionnant les meilleurs
blocs, les négociant, organisant leur transport. Sa capacité à discerner la
moindre veine dans la montagne a tôt fait de lui gagner la confiance des
tailleurs de pierre.
Lors
de ses soirées solitaires à l’auberge, avec pour seule compagnie le petit livre
de Pétrarque que lui a offert Lorenzo de Medici et la bible d’Andrea, il ne
cesse d’interroger le mystère de la mort du moine, tout à son désir impétueux
de capturer dans la pierre sa beauté terrestre.
Et pour savoir de quelles oeuvres il est question:
La Pieta de St Pierre de Rome
Le fameux tombeau de Jules II à St Pierre aux liens
Et Moise, en détail
J'ai souvent constaté Ue les musiciens font de très bons auteurs. Question de rythme? Je suis en train de lire ce livre et j'y retrouve effectivement la douceur, la sensation de simplicité comme dans Rêves oubliés. Je retrouve aussi l'atmosphère du livre de Mathias Enard ( Parle leur de batailles, de rois et d'éléphants)
RépondreSupprimerC'est un roman qui me tente énormément, et en lisant les critiques élogieuses, je n'ai qu'une envie: aller en librairie et me jeter dessus!
RépondreSupprimerEncore un bel et beau avis!
RépondreSupprimerJe vois que vous êtes en Lorraine. Léonor sera ce jeudi 4 décembre à la Librairie L'Autre Rive à Nancy.
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