Si
j’ai lu facilement et rapidement ce livre, si j’y suis entrée avec aisance et
avec l’envie d’en achever la lecture, je n’en reste pas moins partagée à son
terme.
La
plume d’Alice Zeniter est incontestablement élégante, l’histoire qu’elle nous
propose est intéressante à plus d’un titre. Nous suivrons le cheminement de la
famille Mandy au gré des vicissitudes de l’Histoire hongroise. La structure même du roman comporte des
atouts, dans la mesure où l’auteur, casse une probable routine en déconstruisant
l’espace temporel Le ton y est mélancolique, et pourrait presque attendrir le
lecteur… je dis bien presque, parce tel n’a pas été le cas.
Je
reproche à ce livre une trop grande sècheresse ; je n’entends pas là qu’il
est trop succinct, qu’il manque de liant. J’aurais aimé que l’auteur développe
davantage son propos, qu’elle s’attarde plus sur ses personnages, sur les faits.
En gros je reste sur ma faim ; je ressens
à la dernière page comme un goût d’inachevé, d’inaccompli.
Il
restera pour moi un bon petit roman, mais pas un grand roman ; pas de ceux
qui me laissent une trace indélébile et dont je garderai un souvenir ému.
Sombre dimanche, Alice Zeniter
Albin Michel,
Janvier 2013
283 pages
Prix du livre Inter 2013
Prix des lecteurs de l’express 2013
Prix Closerie des lilas 2013
4ème de
couverture :
Les
Mandy habitent de génération en génération la même maison en bois posée au bord
des rails près de la gare Nyugati à Budapest. Le jeune Imre grandit dans un
univers mélancolique de non-dits et de secrets où Staline est toujours tenu
pour responsable des malheurs de la famille. Même après l'effondrement de
l'URSS, qui fait entrer dans la vie d'Imre les sex-shops, une jeune Allemande
et une certaine idée de l'Ouest et d'un bonheur qui n'est pas pour lui.
Roman
à la poétique singulière, tout en dégradés de lumière et de nostalgie, Sombre
dimanche confirme le talent d'Alice Zeniter, révélée par Jusque dans nos bras.
A propos de l’auteur :
Alice
Zeniter a 26 ans. Normalienne, elle est désormais en thèse d'études théâtrales
à la Sorbonne nouvelle. Elle a vécu plusieurs années en Hongrie où elle a entre
autres enseigné le français et bu du vin chaud pendant l'hiver.
Elle
écrit aussi pour le théâtre {Spécimens humains avec monstres, pièce lauréate de
l'aide à la création du Centre National de Théâtre en 2010), a collaboré à
plusieurs mises en scène de la compagnie Pandora et travaille comme dramaturge
et auteur pour la compagnie Kobal't.
Deux
moins un égal zéro, son premier livre publié à 16 ans aux Éditions du Petit
Véhicule et à présent introuvable, lui a valu le Prix littéraire de la ville de
Caen.
Jusque
dans nos bras, son premier roman paru en 2010, a été récompensé par le Prix
littéraire de la Porte dorée la même année puis par le Prix de la Fondation
Laurence Trân l'année suivante. Il est disponible au Livre de poche depuis un
an.
On en a peu parlé sur la blogo. Ton avis me laisse dubitative... On verra si l'occasion se présente. Je ne vais pas me précipiter.
RépondreSupprimerC'est le premier avis un peu mitigé que je lis... A emprunter à la bibliothèque, alors! ;-)
RépondreSupprimerJe ne l'ai pas encore sorti de ma pile..... je crois que j'ai un peu peur d'être déçue par ce livre tant encensé sur la blogosphère.
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