« Depuis ses années
d’adolescence, elle avait rêvé de quitter l’Iran. Partir , se libérer de ce
pays faisait battre son cœur de mille promesses, mille réussites. Personne ne
rêve d’échec. »
Nous
reprenons le parcours de Donya exactement là où il avait pris fin dans Je ne suis pas celle que je suis. Si ce
nouvel opus en est la suite logique, il peut malgré tout se lire en première
intention.
Donya,
n’a de cesse de quitter l’Iran, véritable prison à ciel ouvert. Tous les moyens
sont bons pour y parvenir. La Turquie sera la première escale d’un voyage sans
retour qu’elle espère mener jusqu’à Paris.
A
ce parcours de vie s’ajoute le rendu d’une psychanalyse entamée par Donya
durant de longues années, alors même qu’elle est dans une situation plus que précaire.
Ce qui me frappe c’est la relation de plus en plus houleuse avec son thérapeute,
et un thérapeute de moins en moins disponible pour son analysant tant il est
pris, lui aussi par ses problèmes personnels.
L’Iran,
et son régime théocratique est au cœur de la problématique. Au travers de l’histoire de
Donya, ce sont tous les démons, toutes les hypocrisies de ce régime qui sont
mis à plat pour montrer la force de destruction de ce régime.
L’autre
hématique omniprésente, est celle de la langue française ; langue qui sera
pour elle synonyme de nouveau départ, de thérapie.
« Chaque mot que j’ai
arraché au dictionnaire m’arrachée à son tour aux blessures que j’ai vécues en
persan. »
« Il me fallait une
autre langue pour pouvoir me libérer de mon histoire. »
D’ailleurs
ne dédie-t-elle pas ce livre à la langue française en avant -propos ?
Si
la construction aérée permet une lecture aisée, portée par une écriture de
bonne facture, j’ai néanmoins éprouvé un peu de lassitude, convaincue d’un
certain nombre de longueurs. Le destin de Donya, dont on ne prend connaissance qu’aux
dernières pages m’a semblé un « peu tiré par les cheveux », et trop
expéditive.
La dernière séance, Chahdortt Djavann
Fayard, Août 2013
490 pages
4ème de
couverture :
C'est
un roman à deux temps où s’entrelacent des séances de psychanalyse que
l’héroïne poursuit à Paris et le récit de son parcours d’émigrée. Suite à un
viol collectif par les gardiens de l’ordre moral, Donya fuit Téhéran. Arrivée à
Istanbul, elle décide d’avorter, apprend la mort de son père, et cherche
désespérément un travail. Rien n’est jamais acquis pour une Iranienne
désargentée qui doit partir tous les trois mois en Bulgarie pour renouveler son
droit de séjour.
Elle
s'embarque dans un bus rempli de malfrats pour Sofia en 1991, et atterrit dans
un hôtel de passe. Trois mois plus tard, elle manque mourir à la frontière de
Bulgarie lors d'un deuxième voyage. Outre son boulot dans une clinique à
Istanbul, elle devient danseuse orientale pour payer ses études. Les paysages
somptueux du Bosphore contrastent avec les lugubres faubourgs de Sofia.
Pourtant
c’est à Paris, au cours de l’analyse, que surgissent les révélations les plus
inattendues. Les souffrances d'une enfance terrible, une mère qui délaisse
Donya dès la naissance car elle désirait ardemment un garçon. Une mère qui ne
pardonne jamais à sa fille d'être une fille. Un père ruiné devenu opiomane et
fou. Une fillette qui tente de se faire aimer par ses parents grâce à son
intelligence. Une adolescence « coupable » et brisée. Et une jeune femme qui ne
parvient à pardonner ni à ses parents ni à son pays. La maîtrise progressive du
français constitue le seul bonheur de l’héroïne. Une jeune femme qui fuit la
réalité insoutenable en inventant des mensonges sincères !
Au
fil des séances et de l'histoire, se profile, sous le regard myope de son psy,
la fin tragique d’une jeune femme rattrapée par son destin.
A propos de l’auteur :
Arrivée
en France en 1993, Chahdortt Djavann y a appris le français en autodidacte.
C’est dans cette langue qu’elle a écrit de nombreux articles pour Le Monde, Le
Figaro ou Libération, ainsi que plusieurs essais et romans parmi lesquels Bas
les voiles ! (Gallimard, 2003) et Je ne suis pas celle que je suis (Flammarion,
2011), dont ce nouveau roman constitue un prolongement.
La ronde des "auteurs français" chez Tête de litote .
Pas certaine d'avoir envie de le lire
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