La saison lyrique nancéienne commence fort, très fort avec cette nouvelle production de Turandot que signe Yannis Kokkos. Ce dernier a choisi un décor amovible, graphique largement inspiré de la bande dessinée, où ce sont les petits détails qui changent tout et donnent tout le cachet à cet opéra que l'on a l'habitude de voir sur de grandes scènes.
Turandot, ou la glaciale princesse en qui s'est réincarnée l'aieiele autrefois brutalisée , et qui se refuse à succomber à l'amour. Mais c'est sans compter sur la détermination, et l'amour de Calaf....
Calaf, campé par l'imposant coréen Rudy Park, tant physiquement que vocalement. Il tient de bout en bout son rôle avec une belle maîtrise; et c'est une salve d'applaudissements qui déferlent à l'issue d'un Nessum Dorma impeccable , insolent de facilité et de maîtrise.
N'oublions pas pour autant les autres rôles, tous choisis avec soins. Karah Son interprète une Liu pleine de sensibilité et de fragilité; une voix tout en émotion....
L'humour et la facétie sont présents avec Ping, Pang, Pong 3 personnages qui donnent une touche de gaité dans cette œuvre sombre .Entre deux mises à mort, nous les retrouvons dans une fumerie d'opium...
Le travail du chœur de Nancy et de Metz ( c'est une coproductions entre les deux établissements) est tout simplement sublime, sachant jouer sur les couleurs. En arrière scène, ce sont les enfants du conservatoire de musique qui donnent une couleur céleste, et légère à la partition de Puccini dont on ne se lasse pas une seconde.
L'orchestre dirigé par Rani Calderon est bien mis en valeur, sans pour autant étouffer les chanteurs.
La saison 2013/2014 commence donc très bien. Gageons que la prochaine production ( Candide de Bernstein) saura autant me séduire ......
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