samedi 21 décembre 2013

Tchaïkovski/ Chostakovitch/Prokofiev



Antoine Pierlot, violoncelle
Anton Lubchenko, direction


Concert russe, dirigé par un russe. Cela ne pouvait qu’être qu’explosif.

Piotr Ilitch Tchaïkovski (1840 - 1893)
Ouverture solennelle 1812 en mi bémol majeur, opus 49

Il s’agit d’une œuvre composée pour célébrer la victoire russe sur les troupes de Napoléon. C’est avant tout une musique flamboyante, où les percussions sont nombreuses dont une grosse caisse. Les chants populaires russes  enserrent les extraits de la Marseillaise.
Si cela donne de temps à autre un aspect pompier, il faut reconnaitre à cette œuvre de belles couleurs, rendues par une direction extrêmement dynamique et expressive d’un chef  qui n’avait pas fini de nous surprendre.

Dmitri Chostakovitch (1906 – 1975)
Concerto n°2 pour violoncelle en sol mineur, opus 126

Oeuvre que je connaissais assez peu ; en tout cas, je ne m’avais entendue au disque que de rares fois, sans forcément  être convaincue à ce moment-là.
Autant où Tchaïkovski était dans le grandiloquent, autant, où Chostakovitch est dans l’introspection. L’atmosphère y est mystérieuse, et triste. Si j’étais, en quelque sorte, dans ce concerto en terrain quelque peu inhabituel pour moi, l’interprétation d’Antoine Pierlot m’a littéralement subjuguée. Ce jeune soliste a joué avec énormément d’expressivité. L’association du violoncelle et des  percussions rendait parfaitement bien, en particulier, le xylophone

Sergueï Prokofiev (1891 – 1953)
Symphonie n°3 en ut mineur, opus 44

La seconde partie du concert fut une explosion à plus d’un titre. Pas plus les musiciens que les spectateurs ne sortent indemne d’un tel monument de musique symphonique.
Il fallait voir ce chef complètement envouté, plein de fougue et de rage, et dont les râles étaient perceptibles … Jamais je n’ai vu une telle implication dans la direction d’un orchestre. J’avais l’impression que cet homme était habité par cette musique qui l’a laissé exsangue.

Si j’avais eu faire connaissance avec cette œuvre via le disque ou une diffusion radio, il est fort probable que je n’aurais pu l’apprécier. Vivre cela en salle de concert est une expérience unique.

 

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