Elle
est jeune, elle enseigne le français. Elle a l’insouciance des sixties. A
Paris, les pavés n’ont pas encore volé. Elle s’en va finir l’année
universitaire au Cap pour y enseigner le français à l’université.
Elle
va y découvrir deux mondes ; le sien celui des blancs vivant dans les
beaux quartiers, le temps de la première greffe cardiaque ; et un autre
monde, celui des noirs, et des coloured et le traitement qui leur sont réservé…
C’est le choc pour elle.
En
face de chez elle, l’océan, et une ile… un homme y est enfermé à vie depuis
peu.
Marianne
a bien du mal à intégrer ce régime de ségrégation poussée dans ce qu’elle a de
plus odieuse.
Dans
ce roman tout en contraste, on passe d’un monde à l’autre ; d’un système
de pensée à un autre. Frédéric Couderc campe de beaux personnages qui n’ont pas
froid aux yeux, et ne sont pas forcément ceux qu’ils paraissent être.
Même
entre soi, il faut apprendre à se méfier de l’autre. A l’inverse, on y découvre
la solidarité exemplaire dont font preuve les blancs à l’égard des noirs sans
mesurer les dangers qu’ils encourent.
Avec
en toile de fond le look Courrège et les mélodies de Françoise Hardy, si une
émouvant histoire d’amour se met en place, nous assistons à la patiente mise en place d’une
opération politique qui aurait pu changer le cours de l’histoire.
Ce
roman se lit avec à la fois la légèreté qu’incite l’époque, et, la gravité qu’impose
l’horreur du régime en place. Il émeut tout autant qu’il révolte.
Un été blanc et noir, Frédéric Couderc
Flammarion, Avril 2013
315 pages
4ème de
couverture :
« Mandela se tenait là,
devant moi, à quelques centimètres. La bonhomie de son visage faisait oublier
la lumière blafarde de la prison, ses barreaux et ses bruits de serrures qui
retentissaient dans l’écho vide des couloirs. Le short réglementaire, la veste
de toile et les souliers en cuir sans âge, tenue avilissante réservée au boy,
n’entamaient en rien sa prestance. Il posa sur moi un regard direct et me
demanda de façon déconcertante : «
Bonjour chère Madame, comment allez-vous ?»
1968.
Marianne, un jeune français professeur de lettres, est dépêchée en Afrique du
Sud pour enseigner à l’université du Cap, ville dont le cadre idyllique referme
à la fois la liberté des swinging sixties et l’horreur de la ségrégation. Elle
fait la connaissance de Victor, Afrikaner désinvolte lié à Denise, jeune
avocate blanche engagée dans la lutte contre les lois raciales. Le trio se voit
bientôt mêlé à un évènement exceptionnel : la première greffe du cœur jamais
réalisée... C’est l’âge d’or de l’apartheid et l’on peut très bien vivre au Cap
dans l’ignorance de la majorité noire et métis parquée dans des bidonvilles
dont les leaders sont emprisonnés sur Robben Island. Un bagne que Marianne
finira par découvrir.
Pour l'Afrique du sud dans le challenge d'Alexandra .
Emotion et révolte. Une lecture sur l'Afrique du sud qui peut être instructive
RépondreSupprimerJe voulais partager la réaction de l'auteur faisant suite à la publication de cette chronique.
RépondreSupprimer"Ce petit mot juste pour vous remercier, votre chronique sur "Un été blanc et noir" me touche, me plait, je suis heureux d'avoir partagé avec vous le destin de Marianne et Victor.
Chaleureusement,"
Frédéric Couderc
Voilà qui a l'air intéressant. Je note ce titre sur ma liste.
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