vendredi 31 janvier 2014

Le peuple d'en bas

De son enfance défavorisée, Jack London gardera une fibre sociale, socle de son engagement politique tout au long de sa vie.
Cette fresque socio-économique du peuple londonien de l’ère post victorienne (nous sommes au moment du couronnement du fils la souveraine) s’accorde parfaitement  dans son parcours d’idée.
Jack London nous livre un récit, en se mettant lui-même dans la peau d’un de ces innombrables humbles du plus mal famé des quartiers Londoniens de l’époque, l’East end.
Si l’ensemble est impeccablement écrit, minutieusement décrit, et analysé ; si l’auteur ne nous épargne rien des mille et une misères de ce peuple de forçats, il manque pourtant, à mon sens, un gros quelque chose qui m’aurait permis de m’investir davantage émotionnellement dans ce récit.
Tout cela est terrifiant, alors qu’à quelques coins de rues de là, on célèbre avec faste et ostentation l’avènement d’un souverain qui semble tout ignorer des conditions de vie de ses sujets. Aussi empreint de réalisme que puisse être cette fresque, elle manque de vie ; je veux dire par là que j’aurais sans aucun doute préféré une forme plus romanesque, plutôt qu’un récit sec dont les images s’estompent déjà.

Je remercie Entrée livre qui m’a permis de lire cet ouvrage dans le cadre de l’opération jeudis critiques.

Le peuple d’en bas, Jack London
Libretto, Novembre 1999
250 pages


4ème de couverture :

Durant l’été 1902, Jack London descend au cœur des ténèbres de l’empire le plus puissant de la planète pour y vivre le quotidien des pauvres de l’East End de Londres. Le récit qu’il en rapporte est effrayant. Faim, alcoolisme, violence, maladie et survie sont le quotidien de ces prolétaires que le mécanisme même de charité maintient dans la misère. Une famille, dans une pièce, déplace le cadavre d’un nouveau-né afin de faire de la place aux vivants. Ailleurs, une mère vend des bonbons triés par son fils tuberculeux. Dans cette expérience digne de Dante, London fait ce que Stevenson rêvait de faire, non pas un témoignage, mais une immersion dans un monde où les hommes ont perdu jusqu’à l’idée de révolte…

A propos de l’auteur :

John Griffith Chaney, dit Jack London, est né en 1876 à San Francisco et connaît une enfance misérable qui le mène, dès quinze ans, à une vie d’errance. Marin, blanchisseur, ouvrier dans une conserverie de saumon, pilleur d’huîtres, chasseur de phoques avant de devenir vagabond et de connaître la prison, il accumule les expériences et adhère au Socialist Labor Party en avril 1896. La ruée vers l’or du Klondike en 1897 le compte parmi les aventuriers, mais il sera rapatrié atteint du scorbut sans avoir fait fortune. C’est pourtant dans le Grand Nord canadien qu’il trouve ses premières sources d’inspiration et que, la mémoire pleine de souvenirs épiques, il se lance dans l’écriture en rédigeant des nouvelles pour les grands magazines. Le Fils du Loup, son premier recueil de nouvelles, paraît en 1900. Le véritable succès arrive pourtant avec L’Appel sauvage (aussi appelé L’Appel de la forêt) en 1903. Croc-Blanc sort en 1905 et sera de nouveau un énorme succès d’édition. Repris par sa soif d’aventures, désormais financièrement à l’aise, Jack London fait construire un bateau ultramoderne, le Snark, et entreprend à son bord un voyage autour du monde. Malade, obligé de s’arrêter en Australie en 1908, il rentre en Amérique sans avoir réalisé son projet et s’occupe alors de son ranch tout en continuant à militer. Atteint de maladies multiples, buvant trop, sa santé déclinant, il séjourne plusieurs mois à Hawaii et décède le 22 novembre 1916 à l’âge de quarante ans.



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